lundi, mars 15, 2010

Instantané.

Le droit à la paresse - je revendique. Qu'il est doux de ne rien faire quand tout s'agite autour de soi. Pas rien qu'une petite musique, une pratique du corps - qui ne préjuge en rien d'une activité mentale et intellectuelle passant du monde sensible au monde réel - inaccessible... - au monde scientifique. Des lustres à me coltiner ce dernier au prix d'un déterminisme, d'un positivisme en berne et d'une causalité qui résiste au titre de dispositifs psychologies de résistances névrotiques et assassines. Toutes ces particules s'entrechoquent contre les parois de mon crâne augmentant naturellement l'entropie de mon système et son retour à l'état le plus probable, un équilibre mortel. Mais, comme dans le conflit qui oppose les membres du Giec aux farfelus de la bande à Allègre, F. Ewald, Kessler and Co associés aux théories fumeuses du baron Seillière à propos du risque je prends le risque de faire une croix sur leurs foutaises pseudo-scientifiques et leurs prétentions démocratiques à porter sur le débat public une confrontation entre des scientifiques et des politiques sophistes.

Claude Allègre écrit qu’une étude de Science de 2007 aurait conclu que « l’augmentation des températures n’aurait donc rien à voir avec le CO2 », alors que cette étude conclut exactement le contraire ;
• il écrit qu’une étude de 2009 aurait conclu à une très forte opposition des « spécialistes américains du climat », alors qu’il s’agit d’une étude menée auprès des... présentateurs météo de la télé ;
• un graphique de 2005 reproduit en page 109 a été reconnu faux depuis 2007... par son propre auteur !
• en appui à son affirmation selon laquelle « il faisait six degrés de plus il y a 125 000 ans », il cite un auteur qui n’existe pas, dans une édition de Science qui n’existe pas ;
• la vieille légende urbaine sur les Vikings et le Groenland est entretenue (le terme « Greenland », selon les historiens, relevait davantage du marketing que d’une terre libre de glace, d’autant qu’une partie de cette calotte glaciaire n’a pas bougé depuis des centaines de milliers d’années) ;
• de même que la légende urbaine sur une fonte de l’Antarctique soi-disant « pas perceptible » (104 milliards de tonnes de glace perdues par an entre 2002 et 2006, et 246 milliards entre 2006 et 2009).

Les travaux du GIEC, sont la meilleure synthèse disponible des connaissances mondiales sur le sujet. Se référer au débat public comme le suggère les copains d'Allègre pour juger de la scientificité de différents énoncés, c'est transposer dans l'ordre de la connaissance scientifique une procédure politique, au rebours d'une éthique des sciences. Déjà Raymond Aron voyait dans la soumission de la science au politique l'une des sources du totalitarisme ?

Allègre ne se trompe pas, il se contente de tromper tous les naïfs qui adorent les iconoclastes de la trempe d'Erostrate. Mais il est probable qu'il ait fait un calcul de probabilité fondé sur l'opinion pas tellement fausse que tous les pékins sont susceptibles d'avoir une opinion même à propos de théories scientifiques et d'accepter celle qui lui semble la plus probable du point de vue de la réalité sensible. Ainsi, après un hiver plutôt rigoureux ça fait pas un pli que le père Allègre va voir ses fans retrouver du poil de la bête. En politique qu'il est sont but est avant tout - comme les créationnistes la dé-crédibilisation des bases scientifiques de la gestion des risques. Chez lui le mépris l'emporte le principe de précaution et il ne craint même pas le mensonge. Chez les vrais scientifiques le doute et les remises en question sont des qualités qui n'effleurent pas les politiques...

Et les politiques bien plus que les scientifiques sont responsables de la situations catastrophique du monde. Ainsi:
"Les commandes et les livraisons d'armes potentiellement déstabilisantes ont conduit à une course aux armements dans des régions où règne la tension: Proche-Orient, Afrique du nord, Amérique du sud, Asie du sud et Asie du sud-est", note le Sipri.
Selon le responsable de l'enquête, Paul Holtom, au cours des cinq années passées "les Etats riches en ressources naturelles ont acheté des quantités considérables d'avions de combat à prix élevé. Les pays voisins ont réagi à ces acquisitions en passant commandes à leur tour".
"On peut s'interroger sur le bien fondé d'une telle allocation de ces sommes dans des régions à hauts niveaux de pauvreté", commente-t-il.
En Amérique du sud, l'afflux d'armes a été "supérieur de 150% au cours de ces cinq dernières années à ce qu'il était au début du millénaire",
En ce qui concerne l'Asie du sud-est, on assiste à une "augmentation spectaculaire" des importations d'armes depuis 2000: +722 % en Malaisie, +146 % à Singapour et +84 % en Indonésie.
Singapour devient le premier pays de l'Asean à intégrer, au 7e rang, des 10 plus gros importateurs mondiaux d'armes depuis la fin de la guerre du Vietnam.
"La vague actuelle d'acquisition d'armes en Asie du sud-est pourrait déstabiliser la région, remettant en cause des décennies de paix", selon un expert de l'Institut pour l'Asie, Siemon Wezeman.
En 2009, le Vietnam a commandé des sous-marins et des avions de combat à long rayon d'action.
Comme Singapour, l'Algérie apparaît pour la première fois dans le top 10 des acheteurs d'armes (9e).
Les Etats-Unis sont demeurés les premiers exportateurs d'armes, avec 30% du volume mondial. Les armes américaines étaient destinées principalement à l'Asie-Océanie (39%) et au Proche-orient (36%).
Les avions de combat ont constitué 40% des ventes d'armes conventionnelles russes et 39% des américaines.
Et dans le même temps on demande aux pauvres pékins d'aider les pays pauvres à sortir de la misère alors que leurs dirigeants de ces pays ne pensent qu'à s'armer jusqu'aux dents.

Il y a aussi toujours cette théorie qui prétend que la violence et la délinquance sont le produit de pauvreté. Là, j'ai de plus en plus de doute vu que c'est en totale contradiction avec des faits historiques.
L'autre jour sur un forum une discussion à propos d'un fait divers; quelques voyous avaient fait irruption dans un lycée pour y dévaliser des lycéens et des profs. D'aucuns prétendaient que c'était la pauvreté qui poussait à de tels agissements en qualifiant ces vols de misérables comparés à ceux des banquiers, des financiers et autres escrocs bien connus, des prédations des cols blancs. Ainsi, il ne voyait pas qu'il se contredisait puisqu'il tendait à prouver que les riches et les puissants étaient de bien plus grands voleurs et délinquants que les pauvres. On peut en conclure que ce n'est pas la pauvreté mais, mutatis mutandis, la richesse qui favorise la délinquance, et que les pauvres seraient riches depuis longtemps si c'était le contraire. Le seul problème ici c'est que la petite délinquance nous la voyons parce qu'elle est plus proche, qu'elle a souvent un visage, qu'elle est comme un cliché sur un fichier de police et que cette proximité imprègne notre monde sensible et que, dans le monde réel son action action est aussi soumise aux lois du hasard qui le gouverne.

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