mercredi, septembre 26, 2007

Télévision.

Cet après-midi, après voir mangé une fondue arrosée de williamine et de quelques cafés je me suis – nous nous sommes vautrés devant la télé. En passant d’un programme l’autre on s’est mis à penser aux vieux et aux malades, aux chômeurs et aux glandeurs à tous ceux qui n’ont ni le goût ni la possibilité de faire autre chose et alors là ! Mes aïeux… ! Quelle horreur ! Entre un documentaire sur les fourmis tueuses, les dessins animés pour tout petit et presque encore petit mais déjà presque grand, encore des bestioles et qui causent, qui se bouffent le naze et se tapent dessus naturlich, sans rien dire des rediffusions des vieilles merdes yankees qui n’ont d’autre effet que de foutre en l’air la nostalgie, et les vieux polars fachos allemands pour couronner le tout d’un chapeau air-du-temps de Weltgeist en forme de poltergeist. Et c’est pas tout parce que même le bon doit donner aux vieux et malades l’envie de quitter au plus vite cette planète de merde noire comme le continent africain – et pour ceux qui pourraient croire qu’il n’y a que les noirs quoi soient noirs et pas la nuit et c’est naturellement de la nuit que je cause, comme celle s’abat sur le Zimbabwe du sieur Mugabe celui-là même qui se fait applaudir par les chefs d’Etats africains tandis que des millions de ses sujets fuient le pays pour trouver de quoi bouffer un peu et c’est pas être raciste de pousser un coup de gueule sur ce continent bouffé par la corruption des élites qui ont trouvé dans le pouvoir politique un bon moyen pour s’en mettre plein les poches tandis que les peuples crèvent la dalle. Après ça les malades doivent entrer en agonie parce que ça peut pas ne pas rendre encore plus malade qu’on est de voir des choses pareilles. Nous qui sommes bien portant, enfin je crois, ça nous fait ni chaux ni froid et comme on dit peu me chaut. Parce que si l’Afrique est bien le berceau de l’humanité c’est tout naturellement que les berceaux finissent toujours par sentir la merde. Déjà à l’origine il parait qui nous avons fuit ce continent aussi je ne comprends pas que quelques uns y soient retournés. Ils auraient dû se renseigner. Aller vivre parmi les hyènes, les lions, les éléphants, les serpents, les buffles, les girafes, les phacochères, les impalas, la gazelles, et milles autres bestioles pas vraiment fréquentables y fallait un sacré culot. Mais à ce propos y aura bientôt plus de souci, plus que des musées et quelques ghettos. Et parmi la misère ambiante aussi quelques oasis paradisiaques entourées de barbelés pour milliardaires pourris. On est pas obligé toujours de faire dans la dentelle… comme partout il suffit de distribuer quelque poignées de dollars dans les bonnes poches et là bas les prix c’est pas comme à Tokyo London ou Zurich et quand un flic botte le cul d’un zimbabwéen ça fait pas la une de Match ou de la NZZ. Nos vieux en sont bien conscients. Bon, on voulait juste dire combien on se fait chier devant la télé un après-midi sans soleil, parce que nous n’avons rien dit de la pub. On peut pas, on l’a déjà tout vomie.

mardi, septembre 25, 2007

Crime passionnel.

Je viens juste de me réveiller, il est tout juste 06.30 et 10 minutes après 2 cafés et 2 cigarettes et après avoir pensé à Walser et à Céline – allez savoir pourquoi – et pensé que Walser était chou – fou avec un accent – j’allume la 3ème. Vaguement songé aussi à ce que je pourrais écrire aujourd’hui qui restât sinon dans les annales tout du moins dans l’anal de l’histoire de la littérature parce que c’est le moins que je puisse faire avec un QI de 123. Je pense aussi à tous ces types du 20ème siècle qui sont dans notre histoire littéraire et qui furent fascistes ou d’extrême droite et qui passèrent à l’extrême gauche et aux autres qui firent le contraire et je me demande pourquoi une chose pareille peut arriver. En pleine rêverie comme dirait Bachelard et sûrement hanté par la folie je me suis projeté dans la tête d’Hitler et j’ai voulu voir – c’est un comble ! – comment, pourquoi, qu’est-ce qui ce passe ? – tandis qu’à une certaine époque il défendait les Juifs et même il les aimait bien – a-t-il pu vouloir désirer les exterminer – Et le matin dans sa tête ne lui est-il jamais arrivé de se dire – mais qu’est-ce qui m’est arrivé ? UN CRIME PASSIONNEL ? Tous ces mariages d’amour qui finissent en divorces féroces – Toute cette passion amoureuse qui finit en passion meurtrière… et comme on est ici toujours dans l’intertextuel ça fait pas un pli, surtout ici, que dans tout le net et sa flouité que je pourrais trouver des arguments pour et des arguments contre cette thèse. Mais c’est plus mon genre. Là aussi j’ai changé. Avant, j’allais dans mes bouquins, frénétiquement je tournais des pages à la recherche d’un mot que je notais puis un complément et je construisais un édifice dont la seule ambition fut qu’il tienne debout. En somme j’étais dans l’articulation des CONCEPTS. Ce n’est pas que j’aie peur de devenir fou mais je me demande seulement si c’est le monde ou moi qui le devient. C’est une bonne question non ? Parce que en devenant fou soi-même on ajoute forcément de la folie au monde – une forme de pollution. Parce qu’en matière de pollution j’en connais au rayon – le matin. Le matin j’aime bien faire l’amour encore à moitié endormi sinon complètement comme Adam – référence de merde naturellement. Mais quand je suis seul dans mon lit je lis une main sur mes couilles alors forcément se mélange l’ignoble et le sublime – une histoire en abîme. Sûrement on ne devrait jamais dire « je » mais « on » parce qu’on est toujours nombreux, au moins 2 mais plus fréquemment 3 c’est bien connu. Tirés à hue et à dia. Heureusement qu’on conserve en toute circonstance une certaine souplesse ! Que nos rapports aux choses sont élastiques. On dit heureusement pour malheureusement parce lorsqu’elles vous reviennent en pleine gueule ! On est comme l’homme qui dort. Le réveil est brutal. Le monde minuscule. Une image floue, une Weltanschauung. Surgissent des icônes qu’on a pas choisies et des associations douteuses et on est dans tous ces états. Des Etats déchirés comme l’Ukraine dont j’ai regardé hier soir un reportage à la télé, un Etat divisé, mais là Huntington a raison de dire « déchiré ». A hue et à dia. Tous ces craquements sont la rumeur du monde – et ma toux alors ! Bordel, si un battement d’aile d’un papillon peut provoquer une catastrophe là-bas pourquoi pas une quinte de toux ! Quand je disais que je polluais, pardon, qu’on polluait.

lundi, septembre 24, 2007

Le sens et moi.

« L’ours et la théorie de la morale ».

Ce titre me fait penser à ce witz déjà raconté. Un cours de sciences-nat, les étudiants doivent pondre un écrit sur l’éléphant. Un allemand rend sa copie, titre : la puissance de l’éléphant. Puis c’est un Français : la vie sexuelle des éléphants. Vient un Anglais : la chasse à l’éléphant, enfin un juif indéterminé rend sa copie, titre : l’éléphant et la question juive.

Mais bon, pour comprendre l’incompréhensible humain on s’est mis dans la peau d’extraterrestres, de hérissons, de sauterelles et j’en passe, vu que nous devons être tout ça à la fois. Le Moi est dans le même rapport au monde. Comme un étranger, un exilé qui doit apprendre chaque jour une nouvelle langue. La langue du lieu, la langue maternelle, celle des sourds muets, sans parler de la logique, la première langue du monde fondée sur le langage et les signes les plus primitifs, comme les sens interdits, les sens uniques, les non-sens, les sens communs etc. Le Moi a affaire à une sorte de palimpseste, en tout cas cette partie du Moi confrontée au sens des choses qui lui arrivent par-delà les pulsions ou plutôt au-delà des pulsions. Parce que les mots parfois comme les choses entrent dans un rapport subjectif qui transcende la logique. Le Moi est moins logique que pratique et il n’a le souci que de lui-même au risque de se perdre.

Le bon sens, nous disait Descartes au début de la méthode, est la chose la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu que ceux mêmes qui sont les plus difficiles à contenter en toutes autres choses n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils n’en ont.

Common sense, said to us Descartes at the beginning of method, is the best shared thing: because each thinks be so definitely provided that those the same who are the most difficult to satisfy in all other things have usage to want it more that they have it.


Gesunder Menschenverstand, sagte uns Descartes am Anfang der Methode, ist das beste geteilte Ding: Weil jeder denkt, so bestimmt zu sein vorausgesetzt, dass diejenigen, hat dasselbe, die am schwierigsten sind, in allen anderen Dingen zu befriedigen, Gebrauch, um es mehr zu wollen, dass sie es haben.


Menschenverstand sain, nous disait Descartes au début de la méthode, est la chose divisée la meilleure : Parce que chacun pense être commandé comme ça à condition que ceux, ait le même qui sont les plus difficiles de satisfaire dans toutes les autres choses, l'usage pour vouloir plus qu'ils l'aient.

Un retour à l’expéditeur. Traduction automatique. Voilà à quoi le moi avec un petit m est ici confronté face au monde des événements.

Et à la fin notre cher Descartes écrit : Et si j’écris en français qui est la langue de mon pays, plutôt qu’en latin, qui est celle de mes précepteurs, c’est à cause que j’espère que, que ceux qui ne se servent que de leur raison naturelle toute pure jugeront mieux de mes opinions que ceux qui ne croient qu’aux livres anciens.

Le moi, quel acharné lecteur de livres anciens.

L'ours et moi.

Bon, je continue… enfin, disons plutôt que je recommence. Commencer quelque chose, ça ne s’arrête pas, jamais, même si c’est pour continuer et continuer quoi ? Quant il n’y a rien de continu ? Et je dois avouer que ça devient de plus en compliqué, dés lors qu’à chaque mot une petite voix te demande – mais qu’est-ce que tu veux dire en parlant de « savoir », de « sujet », d’ « individu », de « tout » et de « rien ». Franchement, ça vous coupe les ailes, même quand vous n’êtes pas un oiseau et du coup alors c’est la déprime. Pourtant, comme tous les lundis matin je devrais être « heureux ». J’entends les rumeurs de la rue, les bagnoles surtout, et je vois tous ces pauvres gens la gueule pâteuse et les paupières lourdes foncer à leur travail, avec dans la tête les souvenirs bons ou mauvais du dimanche qui se mélange à des images du bureau, de l’atelier, du chantier, du vestiaire, de la salle de classe… des images de la femme ou du mari, des enfants et des collègues, un si foutu capharnaüm qui exige un minimum d’ordre pour fonctionner correctement… Ouais, de n’être plus soumis à pareille exigence ça devrait me réjouir. Parce que c’est quoi à côté se coltiner les mots ? Un amusement, une jouissance ? Bon d’accord, les gens et les mots on peut agir avec eux de la même manière, un qui ne vous plait pas, ne convient pas, on en choisi un autre… certes, mais on introduit là alors une différance, le mot signifie a peut près la même « chose » il est un synonyme et dans un certain sens – jamais certain pourtant – et un individu du genre humain est synonyme d’un individu du genre humain. Toutes ces nuances, bordel de merde ! C’est bien ça qui fait la différence ! Toute la différance. Pourtant je ne suis pas du genre à chercher l’harmonie, l’homogénéité, loin de moi ces vanités. La plus belle des symphonies n’est jamais qu’un bruit parmi d’autres qui le dispute aux marteaux piqueurs, à la quinte de toux. Le bruit c’est la vie. Moi, c’est souvent les cloches de l’Hôtel de ville qui me ramènent à la vie le matin, ou bien la sonnerie de mon téléphone, jamais les bruits de mon organisme. C’est bizarre, non ?! Mais non, rien de bizarre là-dedans. Enfin si, tout de même. Imaginez-vous dans un scanner tout entier immergé en train de contempler et d’écouter des heures durant les multiples mouvements, ruissellements, battements, grincements, les fluides et les bouchons, le grouillement monstrueux des bactéries, des globules, les sucs et les acides à l’assaut des morceaux de tartare, de la salade, cette descente vertigineuse dans l’égout du corps intérieur qui se précipite vers la porte de sortie fermée et qui s’entasse dans le bol… Ah le bordel ! Le malaise ! C’est rien la ville à côté ! Mozart et Beethoven. La philosophie continentale et l’analytique. Rien que des rapports de force comme disent les nihilistes, et y a pas loin que j’en devienne. Parce que même à l’intérieur on n’est pas à l’abri de ce principe.

D’accord, j’avoue – mot que je déteste – cette espèce d’extase je la dois à la lecture du « Monde des Livres » et en particulier à l’article consacré au philosophe Vincent Descombes que je n’ai jamais lu et que même je ne connaissais pas, c’est dire mes lacunes. Mais, au fond ce Descombes n’est rien d’autre qu’un pragmatiste comme Rorty, Dewey et d’autres – avec des nuances. Et moi aussi, grosse modo, et depuis assez longtemps j’en ai un peu marre de la phénoménologie et de son jargon élevé au plus haut niveau par le nazi Heidegger. Marre de l’ « Etre », de l’ « essence » et de la métaphysique en générale. Mais bon passons. Je lis donc le petit article en bas à gauche « Le Raisonnement de l’ours ». C’est l’histoire d’un ours qui veille sur le sommeil d’un vieillard menacé d’être interrompu par une mouche posé sur son crâne. Malin, l’ours prend un pavé et écrase la mouche et le crâne du vieux par la même occase. Ca, c’est naturellement pas de la « rationalité pratique ». L’ours devrait savoir qu’il a avait une autre solution. Qu’on peut faire des omelettes dans casser des œufs, en évitant les dommages collatéraux. Mais nous savons depuis quelques temps que les ours ne pigent rien à la philosophie. Les ours sont nuls, monomaniaques. Ils n’ont pas du tout de sens moral, que ce sens relève de la Révélation ou de la philosophie. Tandis que les hommes… Alors là, ils disposent de toutes une panoplie de dispositions, de facultés. Il n’est qu’à voir un peu l’histoire, leur histoire pour s’en convaincre. L’homme est beaucoup plus intelligent que l’ours ! La preuve est que les ours ont sans doute tué bien plus d’hommes que les hommes n’ont tué d’ours. L’ours est dans un conflit entre la faim et les moyens et l’homme dans cette problématique de la fin et des moyens. Mais bon, désormais l’homme est un ours pour l’homme et donc l’homme est un ours comme les autres. Ours, loup quelle importance, l’homme reste un animal. La preuve, les Américains et leurs suppôts en Irak et ailleurs. Les hommes partout. La loi du plus fort et c’est lui qui fait la loi et la loi c’est moral, la loi et la force. Pour que la philosophie puis fournir une morale il lui faudrait autre chose que la force du raisonnement parce que même la pertinence d’un paradigme fondé sur le respect de la vie – disons comme le sommet de la hiérarchie des valeurs qui fondent les solutions de toutes actions, on a vu, donné. On a tout essayé. Tout accepté. Tout confronté et tout recommencé. Et ça continue. D’un « état mental l’autre ». Le goût de la littérature. Vivement que les ours s’y mettent !

mardi, septembre 18, 2007

Soirée.

Hier soir je suis allé boire une bonne bouteille avec un ami. Il avait préparé de belles assiettes de jambon de Parme, de viande froide des grisons. J’avais amené une bouteille de « vino verde » portugaise. C’était cool. Il est prof de biologie à l’uni, il vit trois étages au-dessous de chez moi et on peut dire qu’il est encore plus anti-américain que je ne suis anti-islamique. Personnellement je comprends son anti-américanisme. Je le suis aussi mais à cause de l’Irak. Je le suis depuis la guerre du Vietnam, depuis le blocus de Cuba et tant qu’ils empoisonneront le monde et nos intellectuels à la gomme qui en rajoutent dans l’anti-castrisme. Par exemple ce pauvre Kouchner avec son débile droit d’ingérence, et son hypothèse guerrière au sujet de l’Iran. C’est pas que j’apprécie la république des mollahs… Au reste, je ne sais plus franchement si j’aime encore quelque chose dans ce monde de brutes et de débiles religieux. Même la Ségolène qui s’y met en citant la bible. C’est dégoûtant. Un nouveau Moyen-âge ! Bon, on a pas causé d’icelle, juste un peu du petit empereur Sarko et de son léche-bottes sur les terres yankees, mais pas plus que ça. D’ici à ce que le Kouchner cite aussi Jésus pour justifier son hypothèse belliqueuse, dans le genre : je ne suis pas venu apporter la paix mais la guerre… Y sûrement pas plus de trois décilitres de bourbon.

Pour ma part, personnellement cela fait depuis la fin Mars que je suis à la retraite. Oh ! Elle est pas terrible ! 772.- francs suisses par mois ! Alors j’ai demandé une aide complémentaire parce que j’y ai droit. Je vous dis pas les tracasseries ! C’est pas comme l’AI, l’aide sociale, que même des gros dealers turcs qui roulent en BMW touchent sans qu’on les contrôlât le moins du monde. Il parait que les quelques dizaines de millions que cela coûte – je parle des abus – c’est rien du tout ! Mais pour mes trois cents balles d’aide alors là, c’est la galère ! Alors que je suis à la retraite je dois même fournir une lettre de congé de mon employeur. Tandis que des milliers de personnes touchent l’aide sociale avec pour toute justification le coup du lapin. Merde, c’est vachement pratique, devant ce coup-là les toubibs sont désarmer, impossible à prouver. Moi, avec ma petite rente je dois même prouver que je n’ai pas d’assurance sur la vie. Une assurance sur la vie ! Et quoi encore ! Je ne me suis jamais marié, je n’ai pas l’ombre d’un enfant… alors à quoi bon une assurance sur la vie ! C’est sûr, ils veulent me faire payer ma légèreté, mon manque de participation à la sauvegarde et à l’accroissement de cette espèce humaine ! Putain, faut être le pire des égoïstes, le plus fieffé des salauds pour jeter un enfant dans ce monde… pour laisser derrière soi un être contre lequel tous les autres vont se dresser pour le dresser. En faire un Travailleur ! Une aliénation parfaite ! Une machine à produire et à reproduire. Production et reproduction… voilà les deux mamelles de l’avenir. C’est pas nouveau, je le sais bien… quoique, depuis que j’ai lu « De la certitude » de Wittgenstein, que je participe au « jeu du langage » je suis logiquement toujours dans la redondance et surtout dans la tautologie, parce que, « on ne conclut pas à l’état des faites à partir de la certitude qu’on en a. » Evidemment.

Mon ami m’a dit une chose qui me parait assez juste. Il a dit ; le drame des Américains c’est de n’avoir jamais connu le socialisme. Il a raison. Croyant dur comme fer que le capitalisme est le système le plus naturelle de production, qu’il découle des lois de la nature et que la nature la plus pure c’est la jungle, ils n’ont aucune raison de ne pas vivre comme des sauvages et de vouloir que le monde entier vive comme eux. Même si, et surtout si c’est à crédit et dans un rapport à la nature identique. Ils pensent que la nature elle-même va leur faire crédit indéfiniment. C’est ainsi qu’ils agissent naturellement plutôt que volontairement. Au fond, ils sont comme les nazis. Et les guerres qu’ils mènent contre l’islam c’est comme la guerre entre les hitlériens et les staliniens. La peste contre le choléra.

Il m’a aussi conseillé d’aller voir le dernier documentaire de… de… bon, voilà que son nom m’échappe… cet Américain, moins féroce que Noam Chomsky, hein, mais qui va dans le caca des USA et son système de santé de merde. Bon, je dois aller le voir. Mais j’ai lu dans une article du Temps, journal bien pensant et ultra-libéral, une critique débile dont j’ai retenu que l’auteur bien connu de ce doc critiquait un système de santé dont nous, les Suisses, mettons en pratiques une série de ces idées géniales pour assainir notre propre système de santé. Une Grande santé pour les riches, une petite pour les autres. Ce mimétisme de singe c’est ce qui s’appelle en Suisse : Idée Suisse. L’idée majeure chez ces zélotes c’est – faisons comme les Américains. Et soit ! Depuis que notre ennemi commun l’URSS est défunte nous n’avons plus ennemi que le peuple lui-même. C’est plus pratique et ça coûte moins cher et à l’Etat et aux patrons, ce qui revient au même. Mais le jambon de Parme était excellent, et la viande froide, et le vino verde idem. J’étais même un rien fait à tel point que j’ai fumé trois cigarettes alors qu’ils est non fumeur mon ami. Et ça aussi je trouve que c’est dégueulasse. Je fume aussi en présence de mon amie non fumeuse et qui déteste ça… c’est dire combien je suis dégueulasse !

jeudi, septembre 06, 2007

Bricolage.

Je suis condamné à me répéter sans cesse. Par exemple chaque fois que j’allume une cigarette : « quel con! » Ou bien : « tu es suicidaire ». Aux chiottes pareil. « Merde, ça pue ! » Je me regarde dans le miroir de la salle de bain : « Merde, qu’est-ce que tu es vieux ! » Ou bien : « Bon, et alors ! C’est pour tout le monde la même chose ! » …………………………………………. Un foutu temps mort ! Tout juste si ça gazouille ! Des clapotis ! Rumeurs de fonds. Envahi par du bruit physiologique. Ipséité caverneuse, guerre des choses. Inclusions exclusions. Faire la différence, toujours ! Répéter c’est encore différer. Le statut c’est une compulsion un peu forclose. Il n’y a pas débat, à peine si quelque chose s’y débat, casse de la vaisselle. Bagarre, c’est une re/pétition de principe et j’insiste. J’ai du bide de plus en plus. Immobile. D’une pièce l’autre et les couilles entre les jambes qui ballottent. Vraiment. Je ne sais plus quoi penser cogiter hyperboliser. Si je pense que nous sommes toujours déjà dans le futur c’est nous inscrire dans un destin et ça ça me fait chier tout comme cette possibilité d’une histoire universelle dans nos gènes codifiés – le reste ne relève plus que de l’interprétation. L’autre jour, à la télé, C dans l’air, quelqu’un disait que tous les hommes d’idées du parti socialiste avaient fichu le camp et que c’était justement les idées qui manquaient au parti. Ca m’a fait rigoler. En France on a toujours pas de pétrole mais voilà que de surcroît on a plus d’idées. Foutaise ! C’est pas les idées qui manquent. C’est juste qu’elles ne sont pas un principe d’action. Les idées sont à la pratique ce que la réaction est à l’action. Dans le même dilemme que la poule et l’œuf. On se jette dans l’action et on se projette dans la pensée. Et si c’est l’œuf qui a choisi la poule pour se reproduire on est bien là dans l’éternel retour du même.

Par là je veux aussi dire sans rire que nous sommes postmodernes avant même d’avoir été vraiment modernes. Pour dépasser la modernité il faudrait réaliser sont concept débarrassé des mythes et des formes de la pensée médiévale voire antique qui ne cessent de le plomber. C’est bien joli de vouloir toujours faire l’«Histoire » des concepts, l’ « Histoire » de l’histoire que cela soit celle de la philosophie ou de l’universalité. Je dis bien joli parce que c’est ce qu’il y a de plus naturel vu que l’esprit, je veux dire la pensée cohérente n’a jamais procédé autrement. C’est là le symptôme d’une accumulation voire d’une érudition qui vaut généralement son pesant d’or. Parce que le réel est l’impossible par excellence bien que selon certains penseurs il soit aussi rationnel, nous voilà toujours obligé de bricoler dans la fiction jusqu’au point où elle parait adéquate à son sujet bien plus qu’à son objet. Il y a toujours dans les traces de l’histoire des faits ou des arguments ad hoc – pouvoir de l’interprétation – qui nous fait mettre le doigt sur la chose ou les mains dans la merde. Chaque esprit révise selon ses affections et une position qu’il s’agit toujours de défendre contre vents et marées. Une fois que nous avons pris la mesure de l’animalité de l’être soi-disant humain puis trop humain nous sommes encore loin du trop moderne cette ombre par-dessus laquelle nous sautons allégrement parce que nous somme tellement les plus intelligents de toutes les espèces vivantes comme si l’intelligence était le degré supérieur de tous les instincts qui participent à l’histoire de tous les genres.

Qu’est ce qui réagit en nous lorsqu’on nous dit que nous venons de découvrir dans notre univers un espace colossal large d’un milliard d’années lumière vide de toute matière, absolument vide !!?? Est-ce qu’une si inouïe découverte provoque un effet psychologique, dans la mesure où elle est incompréhensible, est-ce qu’un instinct est ici sollicité et lequel, sinon l’instinct de survie vu que ce vide énorme pourrait être comme le cancer de l’univers, une maladie mortelle qui est en train de s’étendre jusqu’à nous ? Une telle découverte donc nous menace. Mais c’est parce que nous nous sentons toujours menacés. Parce que si nous faisons cette découverte aujourd’hui on peut imaginer que c’est parce que ce vide grandi et que nous ne le percevions pas encore lorsqu’il était encore trop petit ! Peut-être, le vide, comme le nihilisme sont-ils les ultimes propriétés authentiques de notre univers. Mais nous tenons tellement à notre peau ! Et c’est aussi tellement normal ! Parce que sans elle, quelle horreur ! Quelles odeurs ! Jésus avait bien raison de dire que rien qui entre en nous est mauvais, seulement ce qui en sort. Et encore, de la bouche ! Ah nous pourrions en dire tant sur les haleines ! La puanteur des mots ! Flatus… maladie vénérienne, vénérable ! Ces remontées de viscères, de mal digestion, d’ulcères là, dans les sons, l’ambiance ! De la philosophie contre les grincements de dents, de la théologie contre le mal de dents. Reconnaissons que nous avons bien fait les choses et que nous sommes encore dans cet âge inauguré par Hegel, malhonnête, régi par la magie des mots éclatants et par le pouvoir du jargon, comme disait Popper. Ah zut ! Hegel, Popper, Karl Popper et Karl Marx la dialectique et ses ennemis. Nombreux sont ceux qui les ont encore dans la peau. Et ça démange, ça gratte et grattouille jusqu’à l’âme… Je veux dire jusqu’au sang.