mercredi, mai 30, 2007

Corruption.

Bon, j’ai terminé mon voyage sanglant parmi tous les cercles où sévissent les sauvages amers loques et ricains qui remplissent leur mission divine de wasp consistant à rendre le monde civilisé plus sauvage encore qu’il ne l’est. Il est en quelque sorte, ce bouquin d’Ellroy le pendant de « l’archipel du bain de sang », de…. Bon, voilà que le nom détesté de l’auteur, surtout aux states m’échappe mais il me reviendra avant la fin de ce jet – tout du moins je l’espère. Et pour demeurer dans cette chaude ambiance du meilleur des mondes possibles je me suis replongé dans « L’impérialisme » de Hannah Arendt, entre autres sur les origines du racisme. Certains passages que j’ai soulignés me font un drôle d’effet :

« Qui plus est, le massacre insensé des tribus indigènes dans le continent noir restait tout à fait dans la tradition de ces tribus elles-mêmes. Exterminer les tribus hostiles avait toujours été la règle dans les guerres entre indigènes de l’Afrique et elle n’était pas pour autant abolie lorsque, par hasard, un chef noir parvint à unir plusieurs tribus sous son autorité. Le roi Chuka, qui rassembla au début du XIXe siècle les tribus zouloues dan une organisation extraordinairement disciplinée et guerrière, ne put instaurer ni un peuple ni une nation zouloue. Il ne réussit qu’à exterminer plus de un million de membres des tribus plus faibles ».

Le génocide du Rwanda n’est finalement que la perpétuation d’une tradition qui touche toutes les civilisations, qu’elles soient développées ou sous-développées. Et quoi qu’en en dise, mais je l’ai déjà dit, elles sont éminemment humaines. Je crois que le racisme est une illusion, un système accommodant et bien pratique pour expliquer aussi simplement que possible cette tendance innée en l’homme à exterminer les autres histoire de s’assurer contre la menace permanente de sa présence, présence qui met toujours en péril l’accès à ses besoins, l’accès à la nourriture, au travail, à l’espace, aux femmes, etc. La couleur est un alibi débile. La pureté de la race idem. C’est parce qu’ils sont tous des hommes avec les mêmes besoins fondamentaux qu’ils s’entretuent et s’exterminent. Si les nazis ont tenté et presque réussi à exterminer les juifs ce ne fut en somme que pour s’emparer de leurs biens et, en même temps, libérer de l’espace sociale, politique et territorial, culturel. Leur travail de mort fut hautement facilité par cette tradition historique qui rôde depuis si longtemps aussi dans l’ancien testament lorsque dieu incite les tribus juives à passer au fil de l’épée tous les habitants de toutes les villes du pays qu’il leur attribue. Exterminer et réduire en esclavage fut la règle de tout temps. Elle inspire encore de nos jours, de l’Europe à l’Amérique, de l’Asie à l’Afrique tous ceux qui redoutent une diminution des ressources parce que la notion de solidarité est le plus vain mot qui circule ici et là, elle est aussi ambiguë que la charité qui commence toujours comme on dit, par soi-même. Le génocide du Darfour ! Bush à cet égard très minimaliste puisqu’il n’y a là-bas aucune ressource vitale, parle de sanctions sur le régime islamique de Khartoum, et voilà que les Chinois protestent ! Forcément, ils leur vendent des armes. business is business ! least but not last.

Les Chinois seraient-ils racistes ? Et ce racisme serait-il une valeur étrangère, disons européenne ? Comme la liberté, l’égalité et la fraternité ? Voire la démocratie ? Certes, on pourrait sans prendre trop de risque de l’associer au concept de liberté, parce que si jamais un concept dégénère, c’est bien celui de LIBERTE que le dieu du commerce et des affaires, le marché, entraine dans sa décadence quand l'on croit à tort qu'il transcende les différences comme l'affirmait Fukuyama. Mais là, j'avoue me heurter à une aporie à la con, parce qu'il transcende certes, mais ils les exaspère aussi.

La suite au prochain numéro.

lundi, mai 28, 2007

Ellroy 2 Kundera.

Je ne résiste pas au plaisir de copier cet article de Milan Kundera, relatif au dernier livre de Salman Rushdie : « Le Dernier Soupir du Maure ».

Le surpeuplement distingue notre monde de celui de nos parents ; toutes les statistiques le confirment, mais on fait semblant de n’y voir qu’une affaire de chiffres qui ne change rien à la vie humaine. On ne veut pas admettre que l’homme perpétuellement entouré d’une foule ne ressemble plus ni à Fabrice del Dongo, ni aux personnages de Proust. Ni à mes parents qui, jadis, pouvaient encore flâner sur le trottoir, la main dans la main. Aujourd’hui, vous descendez de votre appartement pour être immédiatement emporté par la foule qui coule dans la rue, dans toutes les rues, sur les routes et les autoroutes « vous vivez écrasés au sein d’une folle multitude » et « votre propre histoire doit se frayer un chemin dans la masse ».

Mais qu’est-ce que la foule ? Pour moi ce mot est lié à l’imaginaire socialiste, d’abord dans le sens positif, la foule qui manifeste, fait la révolution, fête la victoire, puis dans le sens négatif, foule des casernes, foule disciplinée, foule mise au pas et, à la fin, foule de goulag. L’homme appartenant à cette foule a peu de possibilités épiques ;Peu d’occasions d’agir : ses petits gestes surveillés n’ont aucune chance de mettre en branle une suite d’événements s’enchaînant en aventure. Ce monde sans aventure, le monde anti-épique où l’homme perd toute individualité et n’a aucune liberté d’agir, a été pendant longtemps ma seule image de la fin de l’homme, de l’apocalypse.

La foule dans les romans de Rushdie a un caractère différent, voire opposé ; c’est une foule hors de tout ordre, libre, affreusement libre, active, entreprenante, maffieuse, comploteuse, inventive ; dans les romande Rushdie, tout est inattendu, burlesque ou fou ; on se trouve dans une perpétuelle hyperbole épique qui, du point de vue de l’esthétique flaubertienne ou proustienne, semble transgresser les normes et le bon goût. Mais cette affabulation hypertrophiée n’est pas un artifice, elle reflète le caractère de la vie qui a changé. A la folie du surpeuplement, l’auteur ajoute l’ivresse de sa propre imagination, qui n’est grisée que de la réalité même.

Dans la foule de Rushdie, chacun sauvegarde sa liberté et les flics eux-mêmes n’obéissent pas à leurs supérieurs mais à l’argent des maffiosi qui les manipulent avec une irresponsabilité enjouée. Et voilà le scandale ; les personnages de Rushdie sont on ne peut plus vivants, originaux, pittoresques, charmants ; derrière chacun d’eux il y a une biographie riche, pleine d’événements : ils irradient une extraordinaire beauté épique ; - si bien qu’on ne se rend pas compte que cet éblouissant geyser épique est le geyser du mal.

Il faut admettre l’inadmissible : ces fleurs du mal sont les fleurs de la liberté. Quand Maure Zogoïby, vers la fin du roman, s’envole pour l’Espagne, la marmite du monde surpeuplé éclate ; dans les fumées et les flammes, Bombay au-dessous de lui commence à vivre son apocalypse ; et ce ne sont pas fanatiques qui s’affrontent ; ni la lourde ombre du goulag qui s’abat sur la ville ; c’est la joyeuse liberté de créer des richesses et de les détruire, la liberté d’organiser des bandes tueurs et de massacrer les ennemis, la liberté de faire exploser les maisons et d’anéantir les ville, c’est la liberté avec des milliers de mains sanglantes qui est entrain de mettre le feu au monde.

Toute cela n’est pas une prophétie ; les romanciers de sont pas prophètes ; l’apocalypse du Dernier Soupir du Maure, c’est notre présent, l’une de ses possibilités qui nous guette de son abri, qui nous observe, qui est là.

Voilà. Pour ma part je viens juste de terminer American death trip de Ellroy. C’est une histoire de l’Amérique des années soixante qui retrace les complots qui ont entraîné les assassinats de JFK, RFK et M.L. King. Et c’est exactement une description des méfaits de ce que les Américains nomment la liberté. Du plus haut niveau de l’Etat aux bas-fonds de la société ça complote, ça tortue, ça assassine dans un monde ou le profit et la haine, LA HAINE HAINEUSE sont les deux seuls moteurs qui tournent à plein régime. Haine des nègres, haine des blancs, haines des communistes, haine des juifs, haine viets, une HAINE ENOOOOORME !!! Enorme. Comme chez Conrad Joseph la haute société tombe amoureuse de ses propres bas-fonds et le criminel se sent élevé en vertu du savoir-vivre, le raffinement, ce contraste entre la brutalité des crimes et la manière de les perpétrer qui devient le terrain d'une profonde entente entre lui-même et le parfait gentleman. Cette connivence historique de plus en plus affirmée entre les classes supérieures et les criminels.

Petit extrait de haine banale communément répandue.

« Des putes mexicaines immigrées illégalement ? Merde. Tous les immigrés clandestins sont des putes.

Ils franchissent la frontière. Ils piquent leur boulot aux gens du coin. Ils travaillent pour trois fois rien. Ils font des mômes à foison. Ils ne vivent que pour baiser. Ils se reproduisent comme des lapins. Ils ramassent les récoltes. Ils touchent leur paye – et alors, ils baisent de vraies putes. Les maquereaux mex maquereautent des putes mex – les jours de paye, ça copule partout, ça copullule.

Ils envahissent les hôtels. Ils baisent à la chaîne. Ils prolifoutent. Allez au Sun-Glo. Allez au Vista. Vous verrez le tableau. Le jour de paye, c’est demain – les mex se multiplient, vous allez voir. »



C'est du Céline, non?



mardi, mai 22, 2007

J. Ellroy.

Je suis en train de lire le dernier de James Ellroy. Ellroy qui dessine sans égal le cauchemar climatisé américain, les cercles de l’enfer, monstrueux, qui cavalcade du pouvoir central, une maison blanche came, par le FBI crapuleux et mafieux de J.E. Hoover, le dévoyé pédé camé et maître chanteur, ces amis du milieu, l’armée et les cubains anticastriste jusqu’aux plus minables tueurs à gages, flics pourris, vendus et politicards corrompus avec l’argent du crime, jusqu’aux cercles embourgeoisés des casinos du désert du Nevada. Des cercles qui s’entendent du Mexique au Vietnam dans lesquels grouille une vermine meurtrière de psychopathes, de pervers sexuels, mille agités du bocal friands de têtes réduites de vietcongs, de drogues et surtout de dollars.

Et pour tous les naïfs qui n’ont de cesse de ridiculiser les tenants du complot, une description sans ambiguïté des assassinats de JFK et de Bobby Kennedy en passant par celui de M.L. King que les racistes - plus nombreux dans cette histoire que les poux dans la fourrure de King Kong – du FBI et du KKK s’entendent à disqualifier, à diaboliser avec tous les moyens du bord.

Dans cet univers infernal où Ellroy nous plonge durant près de mille pages imprimées en caractères minuscules, rien des odeurs de poudre et de sang, de tripes et de cervelles ne nous est épargné. Pour un cauchemar c’en est un ! Ellroy à la puissance de Céline pour dessiner une réalité qui dépasse toujours la fiction. AMERICAN DEATH TRIP est un monument de l’histoire américaine, de la guerre du Vietnam à celle de l’Irak.

« Le courant était établi. Les feux fonctionnaient. Wayne retourna à la case.
Il entra. Il alluma ses phares. Il épingla la Buick. Il sortit de voiture et alla ouvrir le coffre.
Il ôta la toile adhésive qui bâillonnait Leroy.
Il dit :
Où est Durfee ?
Leroy dit :
Je ne sais pas.
Wayne lui tira dessus – cinq cartouches en plein visage -, de la grenaille triple zéro.
Il lui arracha la tête. Il explosa le coffre. Il explosa le pont arrière. Il éclata la roue de secours.
Il regagna sa voiture. De la vapeur d’eau s’échappait du capot. Il avait vidé le radiateur. Il avait bousillé le carter.
Il balança le fusil.
Il rentra à pied.
Il s’assit près de Lynette. »

samedi, mai 19, 2007

Merde.

Ce dimanche matin je vais feindre de remarquer que j’use constamment du mot merde. Il vient à tout bout de champ, en somme quotidiennement comme l’envie de chier, comme une donnée qui serait un rendu, à la nature naturellement. Tout cela n’est pas innocent. Surtout lorsqu’on ne peut s’empêcher d’éprouver du plaisir en accomplissant cette fonction. Fonction naturelle qui est comme le substrat sur lequel s’élabore le langage, l’oralité. Jusqu’ici rien de nouveau. Je prétends seulement que le plaisir qu’éprouve l’enfant à articuler et à maîtriser le langage, la parole est concomitant au plaisir qu’il éprouve en faisant caca et à la frustration aussi dès lors que la maîtrise du premier correspond celle de l’autre. Une fixation anale/orale relève alors surtout d’une position de négation de l’ordre établit. C’est pourquoi je crois fermement que l’incontinence chez les vieux – certains vieux – est moins involontaire que volontaire. En se conchiant ils retournent au plaisir fondateur, initial et chargé d’interdit de leur enfance et c’est çA qui les rend muet de plus en plus. Mais ici, le plaisir est sans jouissance. Qu’il le devienne serait alors une autre histoire où la perversité n’aurait plus ce caractère polymorphe propre à l’enfant mais démence précoce, dégénérescence.

Bon. Il y a très longtemps, lorsque j’étais un petit gamin, disons de quatre ou cinq ans, nous habitions dans une vielle maison d’un quartier italien où presque tout dans l’immeuble était en bois. Cette précision est purement esthétique. Deux logements par étage et une chiotte commune pour quatre logements. On peut imaginer chez un enfant, les réticences qu’il doit y avoir à aller s’asseoir sur un trône glacé, surtout en hiver lorsque les températures descendaient jusqu’à moins vingt cinq au petit matin, s’asseoir sur un trône partagé avec le gros cul du voisin, avec celui de tous les autres. Certes, il y avait bien pot de chambre dans la chambre, pot partagé avec deux sœurs mais là, pas de problème. C’était uniquement pour le pipi. Mais lorsqu’il s’agissait du caca, alors là c’était une autre paire de manches ! Surtout si vous avez une mère totalement fanatique en matière de propreté ! Qui passait tout son temps à poutser la baraque ! Du soir au matin ! Qui était proprement hantée par la propreté de ses enfants et qui en avait un sur les trois qui se faisait comme un malin plaisir de chier dans son froc ! Assis là sur l’escalier, à deux pas des chiottes, préfèrent se faire dessus plutôt que là-dedans. Plutôt accepter un plaisir polymorphe qu’un déplaisir certain. Aussi, un jour qu’elle en avait sûrement marre et gros sur la patate ce qui était là aussi autant que je m’en souvienne quotidien, de rage elle me badigeonna la frimousse avec le torchon de merde qu’elle m’avait passé entre mes fesses merdiques. Plus tard, disons vingt ans après, chaque fois que je voulais dire chocolat, je disais ; bonjour madame, je voudrais une plaque de fromage. Mille fois ce lapsus, du fromage au lieu de chocolat. Décidément le chocolat avait trop la substance et la couleur de la merde tandis que le fromage bien qu’il fut aussi à base lait sinon maternel en tout cas de vache en avait au moins la couleur. Ma mère était vache et c’est peu dire. Bon, mais au bout d’une longue psychanalyse le fromage est du fromage et le chocolat du chocolat. Il n’en demeure pas moins que j’éprouve toujours autant de plaisir à chier qu’à raconter des histoires, à philosopher et à faire des phrases. Mais comme je le disais ce plaisir est toujours sans jouissance et je trouve cela réconfortant. Car le contraire serait inquiétant. Disons que qu’il n’y a pas loin entre merde et mère comme il n’y a pas loin entre le lieu qui nous met au monde et le cloaque et que fondant le symbolisme en quelque sort j’ai toujours pensé que l’attirance pour le sexe venait de notre attachement aux fonctions physiologiques qui leur sont assigné. « Là tu pisses et là tu chies » disait l’amant de Lady Chatterley, cet homme des bois dont était fait tout notre intérieur. Groddeck le dit plus clairement que moi. « La mère en personne donne à son enfant des leçons d’onanisme ; elle est obligée de le faire, car la Nature accumule l’ordures qui veut être lavée là où se trouvent les organes génitaux de la volupté ; elle est obligée de le faire, elle ne peut pas faire autrement. Et, vous pouvez m’en croire, une grande partie de ce que l’on décore du nom de propreté, l’empressement à se servir du bidet, des lavages après les évacuations, les irrigations ( ? irritations ?) ne sont rien d’autres qu’une répétition des voluptueuses leçons imposées par l’inconscient. »

Pour continuer je dois aller chez Julia Kristeva mais je n'arrive pas à mettre la main sur "Le pouvoir de l'horreur."

samedi, mai 12, 2007

Marx

Ce matin - il fait un temps splendide! - je me suis réveillé vers les six heures et bordel de merdre dans ma tête tourne sans cesse quatre paroles d'une chanson débile : rose blanche de Corfou. J'ai beau me plonger dans la lecture du Canard, ça commence malte et me retrouve du coup à Corfou. Malte, Corfou... une véritable croisière. En se prenant pour Napoléon il se prend aussi pour le cavaliere Berlusconi vu qu'il est celui-ci ce que Hitler était à Mussolini, une sorte de clone. Pourtant, je ne vois pas pourquoi on se scandalise des goûts de luxe affiché par Sarko. Il n'est tout de même pas maire de la Courneuve! Du reste, les miracles qu'il commence d'accomplir touchent plutôt le petit peuple puisqu'une étudiante de Neuilly affirme qu'il y a déjà plus de flics dans les rues et que les prix au supermarché ont baissé! D'ici à ce que certains demandent con le canonisât d'emblée y a pas loin! Eh puis, le luxe, je n'en connais franchement pas derche qui y renoncerait s'ils avaient l'opportunité d'en jouir. Entre quelques hôtels minables qu'il m'est arrivé de hanter et d'autres franchement huppés et vachement classe mon coeur ne balance pas.
Durant quatre ans j'ai vécu dans un petit hôtel de la rue de Provence juste derrière le Printemps et les Grands Boulevards, l'hôtel de Provence du reste. Et s'il existe toujours il est possible qu'on y admire encore les reproductions de Buffet que j'ai faites pour éponger mon ardoise. Bien sûr, à la place j'aurais aussi pu faire le tapin de 20heures au mitan de la nuit comme moult vendeuses des galeries Lafayette et du Printemps, comme autant de mères de famille qui devaient assumer seules l'entretien d'une famille désertée par les mâles. Et à l'époque que je parle, les macs qui se faisaient graisser c'étaient déjà la flicaille.
On dit que Sarko s'est inspiré du fondateur du PCI Antonio Gramsci. Question d'idéologie, du combat des idées, comme but l'hégémonie. On nous disait la fin des idéologies et celle de l'histoire comme quoi on nous dit pas mal de conneries. Je n'ai jamais cru ni à l'une ni à l'autre, mais ces théories ont fait un vrai tabac et pas seulement dans le Landerneaux, Lender... Lander quoi. Dans le monde entier! Et pourtant elle tourne. Ce n'est pas le premier dirigeant de droite qui s'inspire des théories communistes, la Thatcher aussi bien que Reagan et les pragmatistes s'en sont inspiré. Ce qu'ils délaissent de la théorie c'est surtout la notion de prolétariat, la classe des travailleurs mais pas la lutte des classes bien qu'ils n'en disent mot vu que la classe pour laquelle ils conquièrent le pouvoir c'est la bourgeoisie. La théorie marxiste à l'usage des bourgeois! Par la conquète et la diffusion de l'idéologie libérale. Le seul concept marxiste dont ils usent à l'égard du prolétariat c'est celui du travail, le travail dans son acception plus fasciste que marxiste, celui qui en jetait plein la vue au fronton des camps nazis: arbeit macht frei! Parce que Marx ce qu'il voulait c'était précisément l'abolition du travail, celui qu'organise le capitalisme pour tirer un max de profit et de plus-value de l'effort des travailleurs. C'est dans l'effort imposer au travail que s'origine l'aliénation et c'est bien pourquoi les fascistes et Sarko mettent plus l'accent sur l'effort que tout le reste. D'ici à ce qu'ils disent honnêtement : TUEZ-VOUS AU TRAVAIL...
Gramsci écrivait:
"La tâche du Parti socialiste est de concentrer sur lui l'attention de toute la masse, d'obtenir que ses propres directives deviennent celles de toute la masse, de conquérir la confiance permanente de toute la masse de façon à en devenir le guide, la tête qui pense. Pour cela il est nécessaire que le Parti vive toujours au sein de la réalité effective de la lutte de classe que mène le prolétariat industriel et agricole, qu'il sache en comprendre les diverses phases, les divers épisodes, les multiples manifestations, pour extraire l'unité de la multiplicité, pour être en mesure de donner une directive réelle à l'ensemble des mouvements et faire pénétrer dans les masses l'idée qu'il existe un ordre immanent dans l'épouvantable désordre actuel". C'est ce que fait Sarkosy mieux que le parti socialiste.





lundi, mai 07, 2007

Eternal retour...

Les propos de Sarkozy sur mai 68 ne m’ont pas fait plaisir. Je comprends bien que la chienlit en bon gaudillo lui soit depuis lors demeurée sur l’estomac… Un type comme lui, amoureux de l’ordre établi, de la discipline et tout le reste. Moi je m’en souviens comme l’expression initiale d’un dégoût de la guerre du Vietnam bien plus terrible encore que celle de l’Irak. Cinq millions de morts vietnamiens. Et, avec l’intervention au Cambodge, la porte ouverte aux sanguinaires polpotistes. Avant cet événement considérable et bien que je fus déjà marxien plus que communiste je gardais pour les Etats-Unis d’Amérique une forte sympathie vu que sans eux les nazis eussent gagné la guerre. Mais entre l’Allemagne nazie et l’Amérique – une différence de taille ! – une forme du capitalisme – lequel comme on le sait s’accommode de touts les régimes politiques – ici un capitalisme totalitaire, là un capitalisme tout aussi totalitaire. Ici sous sa forme radicalement étatique, là, radicalement privée. Mais dans les deux cas c’est bien le complexe militaro-industriel le moteur de la politique impérialiste. En combattant le nazisme les capitalistes yankees ne faisaient que faire la guerre à un concurrent. Ils détestaient à l’époque bien plus l’URSS que le régime nazi de Hitler. Et sans l’attaque japonaise il est probable qu’ils ne seraient pas intervenus dans le conflit européen. Mais les guerres ont toujours été source de richesse.

Moi-même, à l’époque, lorsque je suis arrivé à Paris, petit helvète naïf j’ai dû maintes fois essuyer une drôle d’insulte : profiteur de guerre. Pour beaucoup, nous autres helvètes étions tous des industriels et des banquiers. Comme tous les Russes des communistes, tous les Américains des capitalistes etc. A propos du communisme, pas plus tard qu’hier un ami chez qui je vais tous les jours me ravitailler en clopes m’a dit que vu la nature humaine cela ne pourrais jamais marcher. Que tout appartienne à tout le monde, rien à soi. Que le sens de la propriété est pour ainsi dire génétique. Ils confondent le plus souvent Stirner et Marx sans les connaître. Ils confondent les biens de productions avec les moyens de production. Bon, je m’arrête. Je ne vais pas me mettre à parler ici du marxisme… comme disait Dürrenmat, auteur universel : Marx est venu trois cent ans trop tôt.

Il faudra bien trois cent ans pour nettoyer dans les cervelles humaines le cancer du totalitarisme – confondu avec l’universalisme – dont la source est et sera encore longtemps la religion et son despote sanguinaire aux multiples noms, génériquement dieu.

Et si...

Oui, bon, je sais, j’exagère toujours ! Sarko a de bons côtés ! J’avais oublié que lors d’un cent minutes face à l’un des frères musulmans Ramadan que je déteste il avait lancé : pas touche aux femmes adultères ! Aime-il George ? Rien que pour ça je devrais l’épouser. Enfin, une partie de ces idées ! Tout comme certains intellos juifs de gauche. Soit, qu’il combatte les islamistes… Mais que va-t-il faire pour les femmes du Tadjikistan qui se suicident pour échapper à la violence des membres masculins de la famille ? Ces centaines de femmes qui s’immolent par le feu comme les bonzes du Vietnam… pas grand-chose. Du reste, depuis que l’ex de Martin qui est devenue sa femme laquelle s’est taillée subitement avec un autre il doit en avoir gros sur la patate ! Doit leur en vouloir aussi un tantinet de cette outrageuse indépendance ! Sans rien dire des sentiments identiques qu’il doit nourrir contre cette espèce en voie de disparition, les communistes, vu qu’ils ont brûlé sont château hongrois. Ce sont là des événements qui marquent un homme. Un père qui se tire, une femme idem… Pas étonnant qu’il cause toujours de rupture !

dimanche, mai 06, 2007

Des sources.

En Europe tout le monde il est content de la victoire de Sarko, de la droite et de l'extrème droite et je crois que la soi-disant gauche et extrème gauche française sont responsables ce qui est une lapalissade et pas originale comme constatation. En fait je crois que les trotskistes et autres sont plutôt ravis de cette situation qui doit leur rappeler quelque chose comme front contre front. Après tout lutter contre une gauche molle qui n'est qu'un centre aristotélicien ou une droite plutôt platonicienne ont quelque d'inervant. C'est avec du recule un combat entre Platon et Aristote vu que depuis longtemps nos élites sont sans le savoir captives de ces référents historiques. Notre berceau sent de plus en plus la merde depuis leurs penchants pour les tyrans. Nous avons tout consommé mais tout mal digéré un peu comme les islamistes avec leurs aigreurs d'estomac et qui doivent s'en vouloir de nous avoir à une certaine époque rafraîchi la mémoire.

Merdre.

Et voilà, Sarko facho l’emporte sans surprise. Décidément les Français ne sont plus du tout révolutionnaires. Ils voteront toujours pour Pétain. Avec Sarko c’est aussi Le Pen qui triomphe vu que le premier lui a piqué nombre d’idées malsaines. Avec Sarko c’est aussi le triomphe de Bush, Bush et son ultralibéralisme ; mais c’est aussi le triomphe de la France française, un nationalisme petit bourgeois, l’ambition et le goût pouvoir dans ce qu’ils ont de plus répugnant. C’est affligeant. Un petit parvenu à l’Elysée, manquait plus que ça pour la France se remette à rayonner comme une roue de bicyclette. Ouais, ça roule pour les fascistes en ces temps de vaches maigres. Parce qu’avec Sarko les pauvres deviendront encore plus pauvres et les riches encore plus riches. Sûr que cette nuit du joli mois de Mai on va danser dans les banlieues ! Comme à Neuilly et dans le seizième !

Ce soir je ne regarderai pas la télé. Tous ces mecs de droite qui auront forcément le triomphe modeste, pensez, on savait ! Evidemment. C’était cuit d’avance dans ce monde de merde de plus en plus misogyne et pédéraste captif insensé de la haine des femmes, c’est comme ça, cela ne changera peut-être que dans dix mille ans ! En attendant la France et l’Europe avec le petit sarko à la barre entouré de ces intellectuels si promptes à retourner leur veste – c’est pas nouveau – les claqueurs de De Gaule c’étaient aussi ceux qui en bavaient pour Pétain et je ne crois pas que cette masse idiote ait beaucoup changé, - les voilà mal barrées. Sarko est un petit Le Pen BCBG rien d’autre. Même les centristes de Bayrou, les soi-disant centristes, qui ont voté pour le caniche de l’Union des Méritocrates Putassiers. Tout bénef pour certaines compagnies charter ! Pour les promoteurs, les exploiteurs et la flicaille. Ce soir j’ai la nausée alors je crois bien que vais me bourrer la gueule, pour oublier un peu ce monde de merdre dans lequel je vis.