vendredi, juin 09, 2006

Paris Morrison.

Hier soir ce fut une soirée un rien nostalgie. Paris 1971 les derniers jours de Douglas Jim Morrison. Paris je la quitterai un an plus tard histoire de faire vacances a Lausanne chez un ami peintre, Kurt von Balmoos. Mais tandis que que j'étais encore à Panam, comme tout le monde, j'étais pas plus au parfum de sa présence éthilique dans les murs. Pauvre Jim... Pauvre Pamela. Yanike, alors ma copine, une belle bourgeoise avec laquelle je vivais depuis près de trois ans venais d'enterrer son deuxième caniche, mort comme le premier d'une cyrrhose du foie. Des lapeurs de bière frénétiques - aussi on avait petit déjeuner avec du caviar qu'une hotesse de l'air France de ses copines, belle à croquer nous avait remené d'Iran. Deux kilos, du plus gros, du plus fin, du plus savoureux descendu à coup de cuillière à soupe. Il est bien meilleur tel quel le caviar, tous ces eufs qui vous éclatent entre les dents visez combien on se régalait. Oui, c'était vraiment régalien. Et pendant ce temps ce pauvre Jim agonisait entre quelques rares amis qui n'en pouvaient pas. On le vidait des boîtes, on ne savait pas qu'il était le big Jim des Doors. Il était là pour n'être plus qu'un poète comme ses idoles, Rimbaud, Baudelaire Poe et d'autres qu'il ne tarderait pas à rejoindre au Père Lachaise. Il écrivait sans arrêt dans de grands cahiers jaune, des mots de star flinguée, brûlée. C'était la mode à cette époque - aujourd'hui on dirait cool, de mourir jeune, on était tellement révolutionnaires tellement romantiques! Même si on ricanait un tantinet quand les autres allaient se faire enculter dans les hachrams par quelque gourou taré. Il sa laissa pousser la barbe et alla rendre visite à Agnés Varda sur le tournage d'un film pour se raccorcher à des illusions encore pendant que sa copine se shootait. Comme Buroughs l'un des plus grands écrivain du XXe siècle et Hendrix... Moi je me suis fait un petit rail. Il crachait du sang et toussait sans arrêt et un matin sa copine la retrouvé mort dans la baignoire. C'était si énorme que le silence des autorités dura plus d'une semaine. Paraît qu'il est mort de mort naturelle c'est à dire d'un arrêt du coeur... y'apas plus naturel comme trépas. Naître et mourir c'est déjà n'être... les deux expériences inouïes qui nous échappent absolument. Eros et Thanatos... Eros parce que nous sommes quasiment chiés au monde - je crois que je l'avais déjà dit... Mais venir par le vagin ou l'anus, Janus, c'est pas jouer à pile ou face, juste une question de flaire qui nous détermine à retourner sans cesse là où ça pisse et là où ça chie, (l'amant de lady Chaterley) vers ces flux schizophréniques (Henri Miller). Je crois qu'il y a pour ça une sorte de nostalgie de la mort, vu qu'elle nous échappe -, on doit être frustré - surtout lorsqu'elle survient naturellement, parce que tout ce qui est naturel est stupide et que l'histoire des hommes n'est somme toute que le catalogue des inventions des pratiques de se l'infliger à soi et aux autres on ne s'affranchi jamais de ce désir.



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