lundi, octobre 16, 2006

Tous les jours dimanche!

Il y a des jours comme çA, j'ai envie d'écrire comme de pisser, et si je sais de quoi il retourne ici j'ignore ce qu'il en est quant au contenu là. Il s'agit pourtant bien d'une envie pressante qui me fait me tortiller dans tous les sens et pis encore car je suis aussi d'avis que l'esprit chie. Je suis donc ici en quelque sorte dans l'écriture excrémentielle. Des jours et des jours j'ingurgite des nourritures plus ou moins éxotiques qui se mélangent et que je garde parce que je fais toujours de la rétention comme je mets du fric à gauche sans savoir pourquoi. Alors je gonfle, je me gonfle jusqu'au moment où il faudra bien évacuer ce qui aura été plus ou moins bien dégéré. C'est pourquoi çA pue telle question/réponse, insieme.
Le matin que çA vient, naturellement. Et cela me rappelle l'orphelinat où j'ai passé l'an de mon septième anniversaire, parce que mon père n'avait trouvé personne pou m'accueillir, tellement j'étais insupportable, contrairement à mes soeurs qui me flanquaient à gauche et à droite. Tout çA parce que ma mère fut accueillie en urgence dans un sana de Leysin à cause de la tuberculose. Elle allait y demeurer près de cinq ans, en même temps et même lieu que notre ami Roland Barth.
Devant cette ancienne ferme transformée en orphelinat par un socialiste de type national, j'avais été accueilli par un énorme tas de fumier très nauséabond, en état de putréfaction, à tel point que tout et surtout le poridge matutinal en était comme imprégné. Les dortoires, la cuisine, le fouet même dont notre nazi se servait pour nous corriger de nos retards, tout puait le fumier parce que tous là, petits et grands n'étions sans doute que des cochons de pauvres.
Et pas seulement. C'est là aussi qu'un soir d'hiver, une nuit noire et glacée - à mille mètres d'haltitude c'est bien - normal, de retour de l'école, après environ une heure de marche et un kilos de neige dans chaque chaussure, mes bas raides et durs comme du fer, je croise une des gamines un tantinet plus agée et qui descendait. Je ne sais plus de quoi on causa mais tout à coup voilà qu'on s'embrassait sur la bouche et nom de dieu! Pas possible! Mais son haleine à couper au couteau me fit penser à travers un brouillard terrible qu'elle avait dû se taper une assiette de fumier! çA chlingait du tonnerre! Et pourtant il faisait froid... J'ose à peine penser à ce que çA aurait été et plein été. CA me fit comprendre pourquoi, parfois, quand le dimanche matin je me pointais dans la chambre de mes parents je flairais comme une mauvaise odeur, lourde et fade en dépit du soleil dans les rayons desquels je voyais la poussière s'amuser. Rien à voir avec le chocolat et les madeleines.
J'ai été mis au parfum assez tôt. Cette fois où ma charmante mère m'a fait bouffer ma merde parce que j'avais chié dans ma culotte courte. Faut dire que les chiottes étaient communes à deux étages et que j'avais en horreur toujours la perspective de m'asseoir sur le même trône que les deux gros dégeux qui habitaient l'étage en-dessous. Alors je mettais parfois trop de temps à me décider, assis sur l'escalier en serrant les miches. Et vlan en pleine gueule! Ma merde à moi et la main de ma mère. Rien à voir avec des madeleines! Du basique! Plus naturel tu meurs! J'ai dû faire une analyse pour enfin pouvoir, trente an après acheter du chocolat sans demander du fromage, lait basique, l'un brun et l'autre blanc. Nourritude maternelle, aliment de la pulsion de mort. Et parfois je me demande pourquoi je fume comme un pompier! Alors que toute la famille était plus faiblarde du côté des poumons. Du reste ma mère a vècu près de quarante ans avec plus qu'un demi poumon. On en en avait retiré un entier plus la moité de l'autre. Elle fumait aussi. Et elle est partie en fumée, ces cendre sont dans une petit boîte et mon père idem. C'est souvent après qu'on est propre, parce que la vie, faut bien le reconnaître, c'est assez sale.

Alors je crois que l'on écrit comme on jette l'eau du bain. Il faut être poète pour y ajouter formellement des sels suaves; moi c'est des sels..., quoi des celles! des selles!! c'est scellé.

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