lundi, janvier 08, 2007

Martin Amis.

Je me re-jouis de lire le dernier livre de Martin Amis. J'adore ce type et pas uniquement parce qu'il déteste autant que moi cette soi-disant humanité de plus en plus corrompue, qui pratique l'inceste à grande échelle, s'attache plus à l'image qu'à la chose, à la représentation qu'à l'être et où chacun n'en peut plus de rechercher la célébrité quitte à faire n'importe quoi pour ça. Non, je l'adore parce que c'est un superbe écrivain qui résume dans le titre de son roman - Yellow Dog - "sale type", toute ma pensée. Je n'y ajouterais qu'un S bien que celà nuirait au fait que le singulier renvoie à ce sale type d'humain que je vomi de long en large. Il est si bien que je lui pardonne même sa détestation de Philip Roth ce qui est loin d'être mon cas. C'est fou ce qui nous arrive parfois, comme d'aimer des auteurs réactionnaires! Je ne dis pas que Amis est réac, plutôt moraliste et conservateur, mais comme j'ai, malgré qu'il fut un antisémite forcené, toujours aimé Céline, bien plus que Paul Morand. C'est bien Céline qui m'a vacciné contre l'antisémitisme, parce que de l'horreur du propos au génie du style c'est toujours ce dernier qui l'emporte. Et puis, bagatelles ou l'école des cadavres n'ont jamais été mes livres de chevet. Evidemment je conçois qu'il y a là comme un danger, danger du formalisme qui n'est pas loin d'une forme de mépris pour la pensée. Mais, après qu'est-ce que la pensée sinon de la pseudo-pensée lorsqu'elle n'est pas mise en forme pour séduire... chirurgie esthétique! Qui se pleint de tous les faux seins, les fausses lèvres, les faux-culs qui hantent nos sociétés! La nature elle-même n'est qu'une grande trafiquante de formes et de métamorphoses.

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