samedi, septembre 27, 2008

La mort.

Le monde des livres on trouve tout, pour tous les goûts et forcément il arrive que je tombe sur un ouvrage dont je sens bien que je ne lirai jamais tellement il défend les conséquences des traditions tout en leur niant que ce n'est jamais que le sens - c'est à dire le non-sens de cette tradition. Je ne prend ici que les citations de l'article qui résume bien. "La mort disparaît lentement de l'horizon symbolique, culturel et sociale pour devenir une réalité cachée et déniée ou à tout le moins socialement insensée".

Plus loi, mais je m'en doutais, elle s'appuie sur le classique de Philippe Ariès,
le seul auteur des Annales que je n'aimais pas lire, le plus idéologue de tous, défendant la religion autant que l'histoire. Bref,
si j'en crois Cécile Prieur et je n'ai pas de raison de ne pas la croire, - la mort est passée d'un fait social collectif, entouré d'un cérémonial donnant un sens à la fin de la vie.
Rien ça! si c'est ça me parait d'un ridicule achevé. Le fait collectif de la mort, c'étaient les disettes, les épidémies de peste et de choléra, les champs de batailles, les gibets aux portes de toutes les petites et grandes villes, il n'est qu'à lire François Villon... les supplices publics, les écartèlements, les décapitations, les bûchers, ça on peut le dire elle avait un caractère à chier! d'enfer! du tonnerre! Tellement horrible que le symbolisme baroque est venu jeter un peu de voile sur cette réalité sociale et symbolique de la mort! Quant au cérémonial!!! Parlons-en! Depuis le temps que l'on répète aux braves gens - avant ils le disaient en latin - que la vie, celle de la chair c'est rien, de la poussière, que la vraie vie c'était la mort! Que la vraie vie c'était une sacrée fichue punition de merde...

Putain les portes du paradis étaient en or
pour les uns en fumier pour les autres!

Donc, désormais la mort est passée à un fait strictement privé!!! bien oui, bordel, ma mort m'appartient! Quand je mourrai, c'est moi qui y passe, pas cette Cécile Lafontaine et elle peut bien se garder pour elle cette idée saugrenue que la mort devrait être perçue comme le socle ontologique de la condition humaine qui écrit entre autres "
La post-mortalité n'implique évidemment pas la disparition de la mort en tant que telle... (j'aime bien ce en tant que telle) mais plutôt sa négation, le rejet de son statut symbolique". D'abord que veut dire post-mortalité? Le fait que grâce à la science nous reculé d'affronter ce statut symbolique, que nous ne vivons plus à tout casser 25, 50 ans? Et qu'au lieu de passer un temps inouï à souffrir avant d'y passer on recule ce moment? Comme si la mort avait un sens, comme si elle n'était au mieux proprement ridicule et inutile? Scandaleuse! Enfin, pour Kierkegaard... moi je la trouve naturelle et la nature n'a pas de sens non plus mais ce n'est une raison de donner plus de sens à la mort, plus qu'à la vie dont la tradition qui est à l'oeuvre ici comme chez Ariès nous renvoie à la mythologie biblique...

Pourtant cette idée absurde de vie éternelle vers laquelle certains scientifiques louchent n'est que l'un des avatars de l'autre vie éternelle dont la seconde fait une sacrée concurrence à la première, et que l'illusion que l'auteur dénonce n'est aussi que l'avatar de l'illusion religieuse.
"A défaut de pouvoir éliminer complètement la mort (Je comprend que cette dame ne voudrait pas éliminer la mort, qu'est-ce qui lui resterait à elle et à tous ceux qui s'en régalent?) on aspire à la contrôler, (à mon avis on contrôle plutôt sans vie même lorsqu'on décide d'y mettre un terme) à en faire une question de choix individuel. Ce qui est plutôt absurde et faux dans la mesure ou on finit toujours par la mettre entre les mains des médecins, des chamans, des sorciers et autres guérisseurs. Mais bon, c'est la douleur que nous remettons entre les mains des autres... enfin, pas tout le monde. Et quant au fait que c'est un choix individuel - on a vu ce que cela donnait de mettre ou sa vie ou sa mort à la portée d'un choix collectif! Enfin, pour résumer le livre Cécil Prieur (ça tombe... O là là! ça tombe pour bien pour ainsi, L'affirmation d'un droit de mourir cacherait ainsi l'envie de se débarrasser de "l'épreuve de la mort, de "court-circuiter la crise du mourir. En lisant de telles absurdités je me demande si c'est pas cette pauvre Céline Lafontaine qui a des court-circuits dans son socle ontologique de l'être.

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