dimanche, décembre 03, 2006

Dialogue...?

J'ai passé ce week-end en compagnie de Nietzsche et du coup j'ai passé un mauvais moment. Avec lui, pour l'avoir déjà fréquenté on a beau savoir qu'on va en prendre plein la gueule, c'est déjà toujours encore pire. Mais qu'importe! C'est comme à la guerre! Comme ce qu'en disait Hegel, on pense qu'on va se fortifier, en ressortir plus fort... dixit Hegel, hic incipit pestis, exit Hegel. Bon, a part une légère migraine j'en suis ressorti pour tomber dans d'autres tourments, à cause de Pinochet. Parait qu'il est entre les mains de dieu, mon dieu, my god! dio cane! Comme si, être en les mains de Pinochet ou celles de dieu c'était pas kif kif! La mort au bout! En voilà deux qui s'y entendent pour torture et tuer et les voilà agonisant... A qui se fier? Dialogue en enfer ça va être Joly joly. Ni Machiavel ni Montesquieu. Juste Pino-Pinochet, ou alors Pinochet-Kissinger, le baiser de la mort, l'étreinte des bourreaux. Le coït des assassins, l'instinct de procréation. Euronews, cette chaîne si pro-yankee était presque en deuil en s'attardant sur quelques vieilles groupies portant le portrait du cher agonisant accointé de Jésus et de la vièrge et de cierges à vous arracher des larmes de compassion. La compassion c'est se mettre dans la peau de l'autre et ça, c'est vachement aisé! Là, si tu ne te sens pas bien, fais-toi sentir par quelqu'un d'autre! Ces bourgeoises on sentait bien qu'elle était dans la peau de Pinochet, sous son képi de général en chef des Chicago-boys de Friedman, le mentor qui vient de le prendre de vitesse, à quelques jours près, lui déjà assis à la droite de l'Unique, serein... cui cui, coucou! Presqu'enfin réunis.

Mais enfin, j'y viens. C'est coup bas que je revendique bien haut, maso éh oui, Nitzsche, ce qu'il m'envoie: Oh pauvres bougres dans les grandes cités de la politique mondiale, jeunes gens doués, torturés par l'ambiti0n, vous qui croyez de votre devoir de dire votre mot à propos de tous les événements qui surviennent - et il en survient toujours! Qui, lorsque vous avez soulevé ainsi beaucoup de poussière et de bruit, croyez être le char de l'histoire! Qui, parce que vous épiez toujours, guettez toujours le moment de placer votre mot, perdez toute véritable productivité! Quellque soit votre soif de grandes oeuvres : le profond silence de la maturation ne vous visite jamais! L'événement du jour vous chasse devant lui comme paille au vent, alors que vous croyez chasser l'événement, - pauvres bougres! Lorsque l'on voit jouer un héros sur scène, on ne doit pas penser à faire le choeur, on de doit même pas savoir comment faire le choeur.

Et voilà. Mais je m'en fous vu que je ne fais plus - je n'ai jamais fait - partie de ces jeune gens doués. Je suis un vieux sans qualités et moi et la productivité ça fait deux. Je comprends que Nietzsche plaise tellement aux pragmatistes américains. Son darwinisme apporte de l'eau au moulin des fanatiques du marché et de la productivité: c'est la même folie!

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