dimanche, février 12, 2006

Arsenal...

Suis un tantinet pris au dépourvu mais bien armé de patience et la lenteur donc. Jamais eu l'idée de damer le pion à la vitesse vu que je dispose d'un arsenal théorique susceptible de faire la différence à propos de tout et n'importe quoi jusque dans l'accueil des effets toujours différés - cette nique à la simultanéité. Cela fait bien dix minutes que je sèche devant mon écran quoique j'écrive depuis près de 5o ans - et des ouvrages que l'on dit datés d'une guerre nommément froide dont nous vivons aujourd'hui les effets différés. Par là j'entends la manifestation d'une de ces caractéristiques de l'esprit humain le plus archaïque - la vengeance, - cette différance glacée sur laquelle nous glissons. Je parle évidemment de la vengeance des bourgeois et des capitalistes - de ceux qui, durant plus de soixante ans s'étaient retirés dans la trouille, la peur et la haine que leur inspirait l'Ourss de l'Est.
Il aussi question de vengeance chez le grand écrivain Japonais Kenzaburô Oé lorsqu'il dit : Je suis pessimiste sur l'avenir d'un monde dominé désormais par "les guerres de vengeance" des Etats-Unis présentées comme des "guerres justes".
Mais laissons ça pour le moment.
Pourquoi je me suis lancé dans le blog?
Je ne sais pas. Mais ce que je sais en revanche c'est que je n'écrirai jamais dans la sécurité de la masse et de l'anonymat. Ecrivant, ce sera toujours avec l'idée que même décalé ce que je dis sera reçu comme une parole, une vibration acoustique et vu, même si c'est ici un paradoxe apparent. Parce que lorsque nous lisons un texte cela n'en demeure pas moins des paroles que nous formulons dans notre cerveau, des paroles et des images que la familiarité, jusqu'à la périphérie de notre conscience dirigée vers le texte, la reconnaissance et l'habitude, autant de phénomènes ou de catégories qui favorisent la compréhension.

Bien entendu, il est possible que l'on ne saisisse pas toujours ce que je dis, ce que je dirai ici, mais loin de préjuger de la capacité des lecteurs - s'il y en a - je ferai un effort de clarté, si tant est que de la clareté jaillit l'ombre et la lumière, bien qu'il me semble, qu'au fond de l'esprit l'ombre l'emporte sur la lumière et que la clarté aveugle - l'aveuglement étant pour ma part ce qui affecte de nos jours les élites qui nous gouvernent.

Oui, nos élites sont aveugles - comme des hommes primitifs, des archaïques ne sachant rien de leur intérieur mais projetant leurs dédirs, leurs craintes sur moult objets partiels, ils croient encore que leurs projets sont véritablement ceux que les gouvernés désirent mais qu'ils n'en sont pas conscients. Les élites se pensent plus lucides parce que, voyants les choses de loin, de haut et par conséquent voyant plus loin, à l'horizon des conditions de possibilité de toutes les expériences humaines possibles -, ils sont captifs d'un sentiment de mépris à l'égard des petits qui triment et s'agitent au gré des événements qui sont pour ainsi dire naturels. Les élites sont des experts qui ont fait du doute une faiblesse, un vice rédhibitoire. A la limite ils ont plutôt pitié parce la pitié rabaisse celui qui en est l'objet. Au fond ils ont d'avantage les moyens de rabaisser les autres que de vraiment s'élever et quand ils savent le faire c'est encore en montant sur les épaules de vieilles icônes. Un historien grec savait déjà il y a plus de 2000 ans que la plupart des hommes aiment mieux être appelés habiles en étant des canailles qu'être appelés des sots en étant honnêtes : de ceci ils rougissent, de l'autre ils s'énorgueillissent. Mais avec tout ça ils jamais qu'un seul et unique souci, celui de l'enrichissement personnel. Ils nous disent que c'est là le principe qui gouverne tous les êtres et qu'il est naturel, pour ainsi dire génétique. Idem pour la propriété privée puisque même les animaux - ce qu'ils sont aussi - conquièrent des territoires qu'ils défendent. Donc le désir de propriété privée n'est qu'un instinct animal, un instinct primaire dont l'application ultime se nomme l'impérialisme, affirmation sans équivoque d'une loi naturelle et les théories mêmes dans lesqulles sont justifiées ses implications et ses valeurs sont encore comme le reflet, des homologies structurales, des cerveaux qui les produisent. La logique qui gouverne ces processus historiques est la même que celle qui prédit l'échec de toutes les autres théories, parce que les hommes qui doivent se comporter comme des animaux y sont des sujets sans importance au regard de l'histoire qu'ils subissent J'hésite encore entre les moutons de saint-Ex et les rhinocéros de Ionesco. Devait-on tuer le petit Cypselos? Oedipe? Cyrus? Les enfants, ne devraient-on pas les bouffer? On mange la chair de Jésus et les musulmans qui craignent aussi le cannibalisme refusent de manger du porc. Savaient-ils déjà que les hommes étaient des porcs? Et pourquoi ce dernier fut durant longtemps l'animal tabou, le totem des tribus juives? Et plus près de nous Maldoror qui s'accouple avec une femelle requin dont il aurait préféré être le fils... Soit, nous sortons de la mer/mère, de la mémère... territoire infini et gluant, liquide amniotique sans yeux ni dents et nous donnant des dieux carnivores ou ruminants, des esprits rachitiques remplis de merde ce qui n'a rien à voir avec le bien ou le mal ces valeurs approximatives et relatives.


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