dimanche, février 12, 2006

Les putes et les autres

Le dimanche soir je jouis particulièrement de ne pas avoir à me lever le lundi matin. Jusqu'au mitant de la nuit, dans l'ombre projetée de l'Hôtel de ville, dans une rue hantée par n'importe quel temps par des mecs en mal de filles, trop souvent ivres et stupides, qui pissent sans compter à deux pas de l'entrée de mon imeuble, je laisse mon regard errer sur les rues étroites de la basse-ville, vieille ville historiquement refuges insalubres de la classe ouvrière. Des ouvriers il n'y en a plus derche en ces lieux retapés luxueux, haut de game, mais des bourges certes, et pas seulement des bobos. A vrai dire j'aime autant que les putes emmerdent ces derniers, comme dans ma rue où grâce à elles les loyers sont encore à ma portée, celle d'une bourse modeste.
Je n'ai jamais eu de rapports avec une prostituée, des résistances bizarres, d'autant plus qu'il y a quelques années tandis que je vivais à Paris j'étais amoureux transi d'une gamine qui tapinait en tailleur Chanel. Mais l'explication est assez simple au fond, il se trouve que je n'ai jamais eu de problème pour séduire ou me laisser séduire par les femmes qui me plaisaient. Dans les années soixante je découvrais Henry Miller et je m'étonnais toujours du penchant qu'il affichait pour les putes. Beaucoup d'écrivains étaient et sont encore ainsi. C'est donc que je n'étais pas un vrai écrivain. J'avais débarqué à Paris en soixante deux avec une jeune femme qui s'appelait Mona bien avant que je ne lise les aventures sexuelles de Miller avec sa Mona à New York. Nous habitions à l'hôtel Vavin à Montparnasse, et je crois bien que Chet Beker un des trompetistes que j'admire le plus avec Davis, y a vêcu, bouffé par l'héro jusqu'à ce qu'il se foute en l'air en sautant par une fenêtre comme mon ami Deleuse, à bout de souffle.
A Rome, Chet Beker jouait de la trompette à la fenêtre de son hôtel. Ici, les flics seraient venus l'épingler en moins en deux. Ils préfèrent les putes aux musiciens. Jamais ils ne viennent en dépit du bordel que mènent parfois des macs black tard dans la nuit au volant de leur BMW payées avec les passes des filles et qui discutent toujours le prix du taxi comme s'il fallait prendre en considération leur statut de demandeur d'asile.

1 commentaire:

Unknown a dit…

deleuZe !

Erreur de frappe très certainement! Pour un homme semblant cultivé, il est pourtant bon de vérifier les noms propres comme les citations.

Je tiens à signaler que c'est par hasard que je tombe sur votre blog.
Blog ? Si vous venez tout juste de découvrir l'animalité de l'homme (cf article du ?), moi, je m'interroge à ce nombrilisme , égotisme de vouloir tenir un blog et faire comme le troupeau.
Les étoiles ne se tiennent pas accrochées et celles qui brillent le plus, il faut aller les chercher.