mardi, mai 22, 2007

J. Ellroy.

Je suis en train de lire le dernier de James Ellroy. Ellroy qui dessine sans égal le cauchemar climatisé américain, les cercles de l’enfer, monstrueux, qui cavalcade du pouvoir central, une maison blanche came, par le FBI crapuleux et mafieux de J.E. Hoover, le dévoyé pédé camé et maître chanteur, ces amis du milieu, l’armée et les cubains anticastriste jusqu’aux plus minables tueurs à gages, flics pourris, vendus et politicards corrompus avec l’argent du crime, jusqu’aux cercles embourgeoisés des casinos du désert du Nevada. Des cercles qui s’entendent du Mexique au Vietnam dans lesquels grouille une vermine meurtrière de psychopathes, de pervers sexuels, mille agités du bocal friands de têtes réduites de vietcongs, de drogues et surtout de dollars.

Et pour tous les naïfs qui n’ont de cesse de ridiculiser les tenants du complot, une description sans ambiguïté des assassinats de JFK et de Bobby Kennedy en passant par celui de M.L. King que les racistes - plus nombreux dans cette histoire que les poux dans la fourrure de King Kong – du FBI et du KKK s’entendent à disqualifier, à diaboliser avec tous les moyens du bord.

Dans cet univers infernal où Ellroy nous plonge durant près de mille pages imprimées en caractères minuscules, rien des odeurs de poudre et de sang, de tripes et de cervelles ne nous est épargné. Pour un cauchemar c’en est un ! Ellroy à la puissance de Céline pour dessiner une réalité qui dépasse toujours la fiction. AMERICAN DEATH TRIP est un monument de l’histoire américaine, de la guerre du Vietnam à celle de l’Irak.

« Le courant était établi. Les feux fonctionnaient. Wayne retourna à la case.
Il entra. Il alluma ses phares. Il épingla la Buick. Il sortit de voiture et alla ouvrir le coffre.
Il ôta la toile adhésive qui bâillonnait Leroy.
Il dit :
Où est Durfee ?
Leroy dit :
Je ne sais pas.
Wayne lui tira dessus – cinq cartouches en plein visage -, de la grenaille triple zéro.
Il lui arracha la tête. Il explosa le coffre. Il explosa le pont arrière. Il éclata la roue de secours.
Il regagna sa voiture. De la vapeur d’eau s’échappait du capot. Il avait vidé le radiateur. Il avait bousillé le carter.
Il balança le fusil.
Il rentra à pied.
Il s’assit près de Lynette. »

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