mercredi, mai 30, 2007

Corruption.

Bon, j’ai terminé mon voyage sanglant parmi tous les cercles où sévissent les sauvages amers loques et ricains qui remplissent leur mission divine de wasp consistant à rendre le monde civilisé plus sauvage encore qu’il ne l’est. Il est en quelque sorte, ce bouquin d’Ellroy le pendant de « l’archipel du bain de sang », de…. Bon, voilà que le nom détesté de l’auteur, surtout aux states m’échappe mais il me reviendra avant la fin de ce jet – tout du moins je l’espère. Et pour demeurer dans cette chaude ambiance du meilleur des mondes possibles je me suis replongé dans « L’impérialisme » de Hannah Arendt, entre autres sur les origines du racisme. Certains passages que j’ai soulignés me font un drôle d’effet :

« Qui plus est, le massacre insensé des tribus indigènes dans le continent noir restait tout à fait dans la tradition de ces tribus elles-mêmes. Exterminer les tribus hostiles avait toujours été la règle dans les guerres entre indigènes de l’Afrique et elle n’était pas pour autant abolie lorsque, par hasard, un chef noir parvint à unir plusieurs tribus sous son autorité. Le roi Chuka, qui rassembla au début du XIXe siècle les tribus zouloues dan une organisation extraordinairement disciplinée et guerrière, ne put instaurer ni un peuple ni une nation zouloue. Il ne réussit qu’à exterminer plus de un million de membres des tribus plus faibles ».

Le génocide du Rwanda n’est finalement que la perpétuation d’une tradition qui touche toutes les civilisations, qu’elles soient développées ou sous-développées. Et quoi qu’en en dise, mais je l’ai déjà dit, elles sont éminemment humaines. Je crois que le racisme est une illusion, un système accommodant et bien pratique pour expliquer aussi simplement que possible cette tendance innée en l’homme à exterminer les autres histoire de s’assurer contre la menace permanente de sa présence, présence qui met toujours en péril l’accès à ses besoins, l’accès à la nourriture, au travail, à l’espace, aux femmes, etc. La couleur est un alibi débile. La pureté de la race idem. C’est parce qu’ils sont tous des hommes avec les mêmes besoins fondamentaux qu’ils s’entretuent et s’exterminent. Si les nazis ont tenté et presque réussi à exterminer les juifs ce ne fut en somme que pour s’emparer de leurs biens et, en même temps, libérer de l’espace sociale, politique et territorial, culturel. Leur travail de mort fut hautement facilité par cette tradition historique qui rôde depuis si longtemps aussi dans l’ancien testament lorsque dieu incite les tribus juives à passer au fil de l’épée tous les habitants de toutes les villes du pays qu’il leur attribue. Exterminer et réduire en esclavage fut la règle de tout temps. Elle inspire encore de nos jours, de l’Europe à l’Amérique, de l’Asie à l’Afrique tous ceux qui redoutent une diminution des ressources parce que la notion de solidarité est le plus vain mot qui circule ici et là, elle est aussi ambiguë que la charité qui commence toujours comme on dit, par soi-même. Le génocide du Darfour ! Bush à cet égard très minimaliste puisqu’il n’y a là-bas aucune ressource vitale, parle de sanctions sur le régime islamique de Khartoum, et voilà que les Chinois protestent ! Forcément, ils leur vendent des armes. business is business ! least but not last.

Les Chinois seraient-ils racistes ? Et ce racisme serait-il une valeur étrangère, disons européenne ? Comme la liberté, l’égalité et la fraternité ? Voire la démocratie ? Certes, on pourrait sans prendre trop de risque de l’associer au concept de liberté, parce que si jamais un concept dégénère, c’est bien celui de LIBERTE que le dieu du commerce et des affaires, le marché, entraine dans sa décadence quand l'on croit à tort qu'il transcende les différences comme l'affirmait Fukuyama. Mais là, j'avoue me heurter à une aporie à la con, parce qu'il transcende certes, mais ils les exaspère aussi.

La suite au prochain numéro.

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