lundi, juin 04, 2007

Peur

Lundi matin… qu’il est doux de ne rien faire lorsque tout s’agite autour de soi ! En exergue dans un bouquin de Céline mais je ne sais plus lequel. Par la fenêtre ouverte sur la ville me parviennent des bruits de chantiers métalliques grincements heurts raclements pires que chez le dentiste. Mais le soleil brille et la fumée de cigarettes danse dans ses rayons. Hier soi j’ai regardé un doc sur Malraux le mythomane flamboyant. En voilà encore un qui avait bien commencé et qui a mal fini dans la chaudière du train de la religion. Normal il fumait comme un pompier. C’est folle cette histoire de clopes ! Visez les vieux films ! Tout le monde parle, travaille, dort presque avec une clope au bec ! Ma mère mon père idem et moi dans le galetas roulant maladroitement et toussant à cracher mes poumons m’arrachant la gorge et tout et tout. Aujourd’hui la trouille ! Ca tue qui parait ! Et la vie, ça tue pas peut-être ! Alors à quand un discours qui dirait aux femmes : ne mettez plus d’enfant au monde, ne donnez plus la vie puisque dans le même temps vous ajoutez une mort au monde ! Malraux avait écrit quelque temps avant de casser sa pipe : ça devrait être autrement. Soit, sûrement, seulement c’est comme ça. Comme disait Cioran - c’est l’inconvénient d’être né. Tout fou la trouille, la peur omniprésente, la peur comme passion, passion de l’esprit et des tripes. C’est pas nouveau. Il n’y a pas si longtemps non seulement les actes mais aussi les pensées bonnes ou mauvaises la suscitaient la peur à cause que dieu voyait tout dans l’entreprise de culpabilisation intensive de l’église. Mais au fond la peur n’est rien d’autre qu’une sorte d’avatar petit bourgeois de l’angoisse existentielle chère aux philosophes existentialistes. Simples déplacements des représentations métaphysiques, des glissements de sens. Cela tient aux mots et maux historiquement datés. Une sorte de folie propre à notre époque de transparence qui veut que même les hommes, les mecs, les mâles aient le droit d’avoir peur. Avant, comme pleurer, comme l’hystérie, c’était réservé aux femmes la peur. L’angoisse c’était tout de même plus chic ! Ça avait une autre gueule ! On était dans la profondeur tandis qu’avec la peur on est dans la vulgarité dans la mesure ou nous vivons une époque vulgaire et fatiguée. Du reste moi-même je me sens assez fatigué en ce moment bien que je ne dépense pas autre chose que de l’argent… et encore – seulement à bon escient.

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