mardi, juin 19, 2007

Petit lecture.


Je viens de finir la lecture d’un bouquin qu’une amie tenait à ce que je le lise. Je ne sais pas pourquoi encore que. Il s’agit du deuxième livre de Muriel Barbery : L’élégance du hérisson. A la fin je me disais bon, voilà un auteur qui a eu envie d’écrire sur une personne simple, pauvre, une concierge dans un immeuble de riches bourgeois imbus d’eux-mêmes et méprisant les pauvres. Renée, une petite concierge laide, boulotte et de cinquante quatre ans qui cache dans sa loge l’autre d’elle-même, une femme très cultivée et très intelligente (l’intelligence ne sert qu’à servir) qui hait les riches autant qu’ils méprisent les pauvres. Et les riches ici sont pour ainsi dire tous des socialistes caviars. Bon, jusque là je me dis que c’est pas mal mais la voilà qui ricane méchamment le jour où un de ses locataire lui annonce que la lecture de Marx est en train de changer sa vie. Cette nouvelle la fait ricaner sur Marx qui s’est foutrement trompé et tout ça on peut le lire dans l’Idéologie allemande. (J’ai déjà dit tout le bien que je pense de cet ouvrage). Je me disais qu’elle avait bien raison de cacher tout ce savoir livresque. Connaître tous les livres ne vous aide pas à avancer surtout quand il s’agit de la phénoménologie – "cette escroquerie" – de Husserl, – un nom pour aspirateur. Mais elle admire Kant – comme tout ceux qui l’ont lu. Bref, tout le monde de la philo à la psychanalyse en prend pour son grade. Pourquoi pas ? Et que faire de toute cette connaissance des philosophes ? Ca sert à élever la pensée, contribuer au bien commun. Mais la mère Michel, Renée, se contente de satisfaire aux besoins des bourges tout en étant amoureuse de l’Art. La musique, la peinture n’ont plus de secrets pour elle. Il ne lui manque que l’amour. Et elle meurt quand enfin il arrive sous les traits d’un riche et raffiné japonais. C’est très triste. Une camionnette d’un pressing la renverse alors qu’elle se porte au secours d’un clochard rond comme une bourrique et qui tangue sur le trottoir d’en face. Et naturellement elle meurt en revoyant tout ceux qu’elle a aimés et son chat. Je vous le dis c’est très triste et elle-même ne se prive pas d'en pleurer.


Et ce n’est pas fini. Dans l’immeuble vit aussi une ado de douze ans également très intelligente et qui le cache à sa famille – le fait qu’elle soit très intelligente, et qui a décidé de se suicider le jour de ses treize ans, mais qui renonce finalement après le mort de Renée. Je me demande ce qu’elle va devenir – elle voudrait être vétérinaire – mais comme à douze ans elle pense déjà comme une qui aurait fait Normal Sup (plus du tout en mains coco comme c’était avant) je vois le tableau d’ici. Une érudite enfonçant se bras dans le cul des vaches pour leur tâter l’utérus.


Bon, je ne dis pas que j’ai passé un mauvais moment, c’est parfois drôle. Les sarcasmes contre les bourges – ils sont tellement cons ! C’est toujours facile. Et c’est trop facile aussi de penser que les bourges n’aiment l’art qu’en apparence et les pauvres l’aiment pour l’Art. Moi aussi j’ai toujours pensé et dit qu’il y a plus de spiritualité dans l’art que dans n’importe quelle religion. Les religions sont laides et vulgaires c’est pourquoi elles intéressent tellement de monde. Mais l’art, même si parfois c’est laid, ça ne pousse jamais au meurtre.



Et pour finir. J'ai voulu aller sur le site de Muriel Barbery. Elle a évidemment fait de la philo et puis même Normal Sup. Alors je me suis inscrit, un nom et tout de suite j'ai reçu un mot de passe mais j'ai eu beau essayé rien à faire, mon mot de passe est toujours une erreur bien que j'aie fait un copier coller. Voilà, salut Muriel.

Ah, j'oubliais. J'ai cru tout du long que c'était un type cette Muriel.


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