vendredi, juillet 27, 2007

Apopo-apoca-apocalypse.

Bon, je vais continuer ma lecture… il s’agit encore de métaphysique, cette invention indépassable parce qu’aussi bien elle n’existe pas, elle sert à certain d’enchantement dans un monde toujours déjà désenchanté.

Ah ! S’amuser avec sa mort tout pendant qu’il la fabrique, ça c’est tout l’Homme, Ferdinand ! »

Je suis en train de lire « La mobilisation infinie » de Peter Sloterdjik. Chapitre intitulé : Civilisation panique où De quelle dose de catastrophe l’homme a-t-il besoin ? Tout cela est un peu alambiqué et sent fortement l’influence de Heidegger. La question posée simplement serait, les catastrophes nous apprennent-elles quelque chose ? Sommes-nous historiquement responsables des catastrophes qui nous menacent ? Et bien entendu il est question d’apocalypse de révélation et de vérité. La vérité comme révélation et lumière, processus désormais caduc depuis l’échec de l’Aufklärung classique avec son concept de vérité fondé sur l’argumentation. Aujourd’hui, « …parce que nous ne pouvons pas exclure l’absence d’un futur qui se souvient de nous, la panique, comme trait inévitable, pénètre dans la signature du présent », et « Puisque le messianisme historique est révolu, l’heure a sonné de nouveau pour l’expérience panique du monde ». et, de ce fait, « les alternatifs sont probablement les premiers hommes à développer une relation non hystérique avec l’apocalypse possible ». Nous sommes ici dans la catastrophe comme ultime moyen pédagogique et la lumière de la vérité est aujourd’hui la lumière de la mort fournie par l’énergie nucléaire. C’est ainsi que l’alliance entre la lumière et la vérité est rompue. Parce que l’énergie nucléaire n’est que le résultat de la mobilisation massive et historique de l’intelligence occidentale et c’est ainsi que s’il y a sujet coupable ce sujet c’est nous tous. Soit, ce sont bien les occidentaux qui ont inventé la fission nucléaire, événement qui n’existait nulle part sur terre. Ce qui tendrait à prouver que ce sont les hommes qui inventent le monde. « Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit » disait Bachelard. De même qu’il y a longtemps, quand les hommes inventèrent l’Apocalypse on ne désignait pas un coupable ; tous les hommes étaient pareillement coupables. Et la mort individuelle qui est une apocalypse qui nous attend tous n’a d’autres responsables que l’ensemble des hommes dont c’est la punition. Cela est évidemment une absurdité inventée pour paniquer les hommes bien avant qu’ils ne paniquent à propos de l’apocalypse nucléaire et c’est bien pourquoi je dis que nous vivons dans un monde de merde, un monde de merde qui ne date pas d’aujourd’hui ni d’hier, avant-hier il devait être pour les hommes encore plus merdique et je n’ose dire ce qu’il devait être pour les femmes et les enfants. Essayez d’aller vivre dans la nature et partager votre grotte avec des ourses et des tigres, des loups et des serpents ! De bouffer moins bien que vos chiens et chats ! Et de vous faire bouffer par toutes sortes de carnivores puants et horribles ! Pense-t-on que jamais cette lutte insensée pour la vie que les êtres humains mènent depuis des millénaires puisse avoir été moins merdique que celle que nous menons aujourd’hui ? Au point que les catastrophes naturelles devaient presque toujours leur apparaître comme la fin du monde ! Et que c’est pour cette raison qu’ils se sont inventés des dieux auxquels ils offraient des sacrifices afin de calmer leurs crises de nerfs, parce que déjà les catastrophes étaient des punitions. Et la panique dont nous parle Sloterdjik c’est rien d’autre qu’une punition que l’homme s’inflige. Et si nos sociétés occidentales tendent de plus en plus à abolir la peine de mort elles sont encore loi d’avoir aboli la mort elle-même –, mais la peine demeure.

Bon, je vais continuer ma lecture… il s’agit encore de métaphysique, cette invention indépassable parce qu’aussi bien elle n’existe pas, elle sert à certain d’enchantement dans un monde toujours déjà désenchanté.

Ah ! S’amuser avec sa mort tout pendant qu’il la fabrique, ça c’est tout l’Homme, Ferdinand ! »

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