mercredi, juillet 04, 2007

Et puis quoi?

Je devrais faire quelques mea culpa, parfois. Mais tout étant relatif, sinon à l’être donc je me moque éperdument, en tout cas à l’égard de tout étant et la Royal en fut « une » pour lequel j’aurais voté. Uniquement parce qu’elle était femme ! Eh bien oui. Et je crois que je l’aurais fait même après les avertissements de Gisèle Halimi. Je l’aurais fait pour le simple raison que je savais qu’elle allait perdre, parce que les socialistes qui ne sont plus socialistes mais tout au plus sociaux-démocrates, anti-révolutionnaires et presque déjà réactionnaires, sinon dans leur doctrine tellement floue que cette qualité a déteint sur la Royal, mais réactionnaires par les actes de leurs caciques qui s’accrochent comme des morpions à leur situation dans le parti. Parce que c’est d’emblée là que le conservatisme s’inaugure. Conserver sa ou ses positions, demeurer contre vents et marées à cette place conquise comme la réalisation d’un destin, ce vieux concept débile qui remonte au déluge. Il est vrai que la reproduction des élites en France et pas seulement est à un tournant – et ce n’est pas moi qui le dit, mais un prof de philosophie ; Yves Mény, dans le Monde du 29 juin. Par conséquent. Avec un minimum de lucidité on pourrait croire que les élites du parti pourraient trouver là quelque légitimité à s’accrocher. Que les jeunes socialistes secouent un peu le cocotier ! Ou alors qu’ils quittent le parti avec fracas ! Juste pour faire du bruit… Mais non, ils ne le feront pas, sans la machine dont ils ne sont qu’une pièce ils ne représenteraient plus qu’eux-mêmes et ils ont tous vu où cela a mené la Ségolène. Alors l’habitus, cette petite partie de l’identité qui relève ici quasiment de la catégorie administrative demeure plus qu’un frein à la liberté. Pas de liberté hors du parti comme pas de salut hors de l’église. Donc, pas de mea culpa, Royal n’a récolté que ce qu’elle méritait. Elle pourra toujours se dire que Mitterrand a essuyé deux échecs avant de parvenir au sommet. Des hauts et des bas, c’est pas une raison pour mea culper. Qu’elle ne soit pas vraiment féministe on s’en doutait avec sa manie quasi névrotique de faire dans le symbolisme de la mère archaïque – mais toute révolution est aussi un retour en arrière, en somme, ça procède aussi d’une sorte de récapitulation bio-culturelle dont la séparation d’avec son jules témoigne d’une logique d’une portée que les femmes devraient apprécier. Il fut un temps où les femmes pour refuser la guerre firent la grève de l’amour, aujourd’hui est devraient faire la grève du mariage, laisser cette institution rétrograde aux homosexuels des deux sexes parce que loin d’être révolutionnaire cette exigence témoigne surtout des pulsions les plus réac, comme un attachement pompier au recours d’une pauvre identité administrative.

La suite au prochain numéro.

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