samedi, novembre 10, 2007

Jglup!

En avoir ou pas.

Nous aimerions de plus avoir envie de lire la presse tant elle est soit déprimante soit débile soit enrageante. Par exemple, voici que les occidentaux reprochent aux pays émergeants de faire comme ils faisaient eux-mêmes lorsqu’ils se développaient et dominaient le monde. Ainsi, ces derniers soupçonnent la Chine, qui investit massivement en Afrique, de chercher à mettre le grappin sur les matières premières. Salauds de Chinois ! Jamais les occidentaux ne feraient une chose aussi dégueulasse ! Evidemment on ne peut pas le dire tel quel. Pensez ! Les yankees qui vivent toujours au-dessus de leurs moyens, à crédit – intellectuellement aussi, le doivent aujourd’hui à la Chine, au titre de son sens de l’épargne – pour les vieux jours. C’est donc grâce à l’achat massif de bons du trésor américains par les Chinois que les cigales yankees peuvent péter plus haut que leur cul et consommer tel un bas prolétariat qui ne convoiterait que le confort de l’intérieur bourgeois et ses horizons de cuistre, comme disait Lévinas. (Comme disait, merde alors, je n’ai pas pu m’en empêcher.) Ces mêmes chinois qui sont en train de mettre leurs grappins aussi sur les fonds de pensions. Demain, ce seront les chinois qui payeront leurs retraites aux américains. Mais cela ne sera jamais pire que lorsque c’était une bande de débiles et de salauds américains qui firent disparaître plus de 200 milliards de dollars du fonds de pensions des employés californiens qui se retrouvent le cul dans la merde et rien que des larmes pour tour réconfort.

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Restons en Amérique et plus particulièrement à New York où le chef de la police, d'abord chauffeur et garde du corps de M. Giuliani, Bernard Kerik avait été nommé chef de la police de New York en 2000, lorsque Giuliani était maire de la ville. Il était à la tête de la police lors des attentats du 11 septembre 2001 contre le WTC.

C’est ça aussi le miracle américain. Un chauffeur dont tout le monde connaît les accointances avec la mafia nommé chef de la police d’une ville dont le maire prétendait lutter contre la criminalité. Ca fait penser à la méthode de J.E. Hoover. Le voyou fondateur du FBI. Autres temps, mêmes mœurs. « J'ai fait une erreur en ne vérifiant pas assez» les activités de Bernard Kerik, a déclaré à la presse le candidat républicain. » Giuliani Lénine même mea culpa. Qui n’en fait pas des erreurs ? Où comment le mensonge devient une erreur. Parce que personne ne pourra croire qu’il était le seul à ne pas connaître les soupçons qui pesaient sur la tête de son élu. Bon, c’est bien fait pour lui, ça fera un républicain de plus à la poubelle.


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Autre affaire lamentable, les enfants de Zoé. Voilà une équipe d’humanistes africains qui débarque dans les banlieues parisiennes afin de soustraire à la misère ambiante mille enfants pour les refiler à des couples dont le seul désir est d’en posséder un. Depuis que l’essentiel est produit à l’étranger et que les enfants sont aussi des produits comme les autres il convient naturellement d’aller les acheter là où ils sont produits selon des méthode encore naturelles. On est écolo ou on ne l’est pas. Soit, vouloir sauver à tout prix des enfants honore. Mais tout de même, je ne crois pas une seconde que ce soit là la véritable motivation. Dans la région où ces gens sont allé les chercher « ces orphelins » travaillent environ quinze mille humanitaires, des centaines d’ONG dont aucune ne s’est jamais essayé à expédier par avions des gosses dans un pays étranger. Donc, imaginez une centaine de petits banlieusards tout pâles débarquant sur la terre brûlante d’Afrique… Pour les sauver. J’entends mal aussi ces couples en mal de mioches exotiques si possibles. Qui plus tard ne pigeront rien quand l’ado leur gueulera dessus des t’es pas mon papa t’es pas ma maman. Et les potes à l’école, toujours tellement délicats : ils t’ont acheté combien tes vieux ? Les ados, tellement subtiles ! Lucides combien ! Ah, décidément les erreurs !
Aux dernières nouvelles il est de plus en + question de kidnapping.


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Hé puis il y a aussi les preneurs d'otages! Une bande d'hollywoodiens! Désarmés, lâchant leurs stylos et leurs pc., lâchant les accros des séries cultes, toutes cette bande mondiale d'encultés à tort et à travers. La grève des scénaristes. Les salauds! Toutes nos suites en rade, nos hèros tourneboulés et roulés dans la cocaïne... heu, la farine, tous, flics, tueurs, paumés, rescapés, fuyards et taulards, putains et catins évaporés et nous, transis d'angoisses, agités du suspens suspendus au pourcentage, au marchandages... La galère quoi. Le monde en otage et le temps des rediffusions... des re-re-diffusions, transfusions à la con histoire d'exciter encore un peu + la connerie mondiale, globalisée.

Eh bien oui, nous regardons des séries cultes nous aussi. NCIS et 24h chrono, esprits criminels, les femmes désespérées... Ah les femmes désespérées! Celles de sexe and the city surtout, comme nous autres obsédées par le cul, quelle joie! Autre chose que nos marine's de ncis où les culs ne sont jamais étalés que sur le lit de dissection du labo du médecin légiste, culs en charpie, décomposés, cramés et putréfiés. Dans 24h chrono on aimait bien voir J. Bauer torturer les salauds pour leur faire cracher l'endroit où est caché la bombe... La fin et les moyens qui n'ont pas évité les polémiques, rapport à l'Irak. Confusion des genres. La fiction soumise aux règles de la réalité... à ce tarif là on peut aussi abandonner la guerre des étoiles et starac., brûler tous les livres dans lesquels on trouve des mots comme nègre ou pire encore comme ce propos de Chester Himes que j'adore: "Rien n'est plus divertissant qu'un Nègre absurde". Normal qu'après ça il se soye... hahahaha! réfugiè à Paris le Chester Fossoyeur Cercueil, "Les Blancs m'avaient rejeté, les Noirs ne voulaient pas de moi, je me sentais comme un homme privé de pays".

A quand une grève des écrivains? Bof, même s'ils cessaient d'écrire pendant un siècle il y aurait toujours et encore pour longtemps de quoi lire, aussi, on se demande bien pourquoi ils continuent. Peut-être que certains répondent à cette question aux Assises internationales du roman, tenues ce printemps à Lyon.

On se pose aussi cette question - bien qu'on ne soit pas toujours dans le questionnement nous autres, de Platon à Heidegger dont on vient d'éditer la correspondance d'avec son épouse. Elle aimait pas les juifs et cette animosité pour ne pas dire cette haine est toujours d'actualité. Il faut dire que l'extension des colonies en Cisjordanie ne va pas arranger les choses. Toujours la force de l'inertie et il en va de même pour nos représentations, lesquelles certes ne sont plus très à la mode bien qu'elles continuent à constituer la force de nos préjugés, si compliqués du reste, que leur remise en question tient de la quadrature du cercle. La preuve, ils sont des milliards à croire encore que tout ce fourbi qu'on appelle le ciel est la terre est l'œuvre de quelqu'un.

Accointances: Page 22 du Monde du 3 novembre:

La Tunisie. Le régime du président Ben Ali, en vingt ans, a réduit au silence toute la presse libre.

Page 24.

Tunisie. Un tourisme prometteur.


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