lundi, novembre 05, 2007

23'935

Ah nom de dieu ! Lundi matin, encore. 23'935 lundis matin. L’autre avait raison de dire que chaque matin qui se lève est une leçon de courage. Mais il est mort et moi-même je ne me sens plus très bien. C’est pourquoi depuis longtemps j’ai choisi la facilité. Plus tout se complexifie et plus il faut faire simple sur les chemins de la vérité. Ah la vérité !... même le vraisemblable est déjà problématique, alors questionner la vérité… l’évidence, du point de ou du n’est pas Copernic qui veut. Ce n’est pas les points de vue qui manquent, ça c’est une évidence, et de la langue en est une autre. Même les langues mortes sont encore un point de vue, ce qui a induit certains à faire de la langue l’essence, pour aboutir à une sorte de métaphysique de la mort. Comme quoi on est toujours enduit avec de l’erreur. Mais l’erreur pourrait-elle être bactérienne ? On a déjà tellement de mal à se mettre dans la peau des autres puisque nous sommes plusieurs à la fois, bordel quel casse tête ! Soit, j’ai bien vu que tous les écrivains réussissent à se mettre non seulement dans la peau mais dans la tête aussi, dans les gènes des autres parce qu’ils savent inventer et tout est là. Alors la conclusion est simple comme bonjour mais point les conséquences. C’est que je suis, que je me suis totalement inventé. C’est dire que cette notion d’identité dont on nous bassine les yeux et les oreilles, tellement au goût du jour, LE gargarisme ! Est une sacrée foutue invention. Il convient toujours de procéder par élimination – exclusion est plus à la mode aussi. Et à la fin qu’est ce qui reste en la demeure ? Moi. Mais là encore on se heurte au rejeton de la famille, à papa/maman, au nom et au non qui se tient en réserve et qui surgit tous les lundi matin. Il y en a quelques uns je buvais un café avec une amie qui buvait aussi un café et elle fumait tout comme moi et tout comme moi elle voyait le monde en capilotade… une sorte de point de vue du bistrot rythmé par du jazz. Et notre bavardage je ne sais plus comment m’amena à dire qui sait pourquoi, sans doute les associations d’idées, le bruit des mots, la rumeur, que par exemple, mais de quoi, celui qui avait ; je sais que je ne sais rien était aussi logique que le philosophe crétois qui disait que tous les crétois sont des menteurs, parce que s’il ne sait rien comment peut-il savoir qu’il ne sait rien ? Il n’était pourtant pas crétois. Donc, la vérité n’est qu’une forme de mensonge et la vérité pas plus que lui ne s’élève, elle tombe toujours et encore relativement. Et le plus souvent aussi elle tombe mal. Elle fait comme une pierre des ronds dans l’eau qui, lorsqu’ils touchent le rivage la cause est oubliée. Les mots c’est pareil même bien enchaînés les uns aux autres d’une manière très formelle, comme les lundis aux dimanches et aux mardis. Pour certains il est le premier jour de la semaine et pour d’autres le deuxième. Il en va de même du rapport sujet/objet. Tout est question de conventions. Il faut respecter les conventions et ce respect – cette acceptation qui relève du dressage, de l’éducation, de l’enseignement c’est d’emblée ce qui nous situe du point de vue de l’autorité, ce qui nourrit notre autoritarisme par délégation. Une certaine logique fait autorité en matière de… Creuser la matière des choses et des mots pour découvrir le sens, investir dans l’investissement. C’est ce qui prend tous les lundis matin et j’avoue que le reste de la semaine n’est jamais assez long pour m’en remettre.

1 commentaire:

Ecupire a dit…

Salut comment vas-tuyau de poèle