lundi, novembre 26, 2007

Mal de dents.

Oh lala! Quelles journées! Deux jours sans bouffer! L'air d'un hamster qui aurait planqué tout son garde-mangé dans la joue droite, bordel, défiguré je suis! Et la douleur! ça tape, ça tape et encore ça tape, de la tête aux pieds, secoué nuits et jours! A m'arracher la tête! Putain de carie! Une grosse molaire bourrée de plomb qui me plombe le moral. Et c'est pas le tout des choux! Mon dentier, en haut, tintin! Il me fait tellement mal aussi... Ah, on est bien malheureux! Heureusement j'ai réussi à prendre un R.V. chez mon dentiste pour cet après-midi... Une fois fait je pensais que comme d'habitude cela allait me soulager un tantinet, que pouik! Des nèfles! Va te faire foutre! J'ai eu beau penser à des amis qui ont eut pire que ça, Freud entre autres, avec son terrible appareil buccal que sa fille devait lui installer - un trou dans le palais - une haleine fétide dit-on - ou bien je pensais à Martin Amis qui dit avoir toute sa vie mal aux dents - bon, moi aussi, combien de fois? On ne s'habitue jamais à la douleur... Ca me paralyse moi... Et il me faudra cet après-midi sortir de chez moi sans dents!!! Horreur! Enfer et damnation! Sale coup! Immense blessure narcissique! Les murs faudra les frôler... Et l'angoisse de rencontrer une connaissance, que je passe sans m'arrêter, l'ignorer, reconnaitre plus personne! Aller traqué par la honte! J'en sue déjà. Droit dans la peau d'un clandestin... Ni vu ni connu. Même la lecture pourtant passionnante du complot contre l'Amérique de Ph. Roth qui ne parvient pas à me distraire de mon mal, c'est dire! Sans cesse à me tâter la joue toute gonflée, à tripoter la dent avec la langue que c'est pas des choses à faire, ça devient comique. J'ai toujours pensé qu'il n'y avait rien de pire qu'une rage de dents... Et quand c'est fini, on n'arrive jamais à imaginer la douleur; non, on est incapable d'imaginer la douleur, la plus petite qui soye.

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