vendredi, février 22, 2008

Après c'est pendant.

Hier soir quel état j’étais ! Dans quelle fureur ! Des affects hiératiques… Borderline ! Très à la mode, cool et in le type borderline. Tout le monde en parle ! Tous borderlines, certes, plus ou moins, et cyclothymiques, je vous l’dis pas ! Une cadence infernale – un truc énorme en somme ! Et pour peu de chose, si peu de chose, un rien, un presque-rien… Un mot, une image, un mirage et vlan ! Tourne girouette ! Au quart de tour ! Blindé soit ! Mais tout de même – on est plein de failles, de fêlures, de petits logiciels assassins, de worms, le disque dur défaillant. Toutes les tares c’est notre lot à la loterie de la vie. Faire une restauration ? Pas possible, le pire, le meilleur, trier, perdre son temps pour gagner quoi ? L’ataraxie ? Encore faut-il croire à l’âme, à son existence – et moi je ne crois pas, glande ou pas. Mille fois je me suis juré de ne plus m’emporter, de me caler sur le registre de l’indifférence, du je-m’en-fous. Il faut croire que je suis habité par un virus, captif d’une dimension insoupçonnée. Une question de glandes, d’hormones… On y échappe pas, alors on se met en colère. On se bouleverse quand on voudrait bousculer le monde… Et on se fait pitié, on se fait petit, tout petit, derrière un masque gigantesque et on continue d’avancer, comme des singes savants. En un mot comme en cent : on en mène pas large. Avec la gueule de bois qu’on se réveille. Pas limpide pour un arrondi aux angles pointus et coupants… Borderline quoi. Très à la mode déjà au temps où je fréquentais l’hôpital psychiatrique d’Arezzo et Basaglia et l’antipsychiatrie. On voulait tous être folle à lier et grâce à Deleuze et Gattari schizo aussi ! La plupart a viré autiste ou comme moi spectateur. Fin limier aussi. Et pour finir tous laminés, emportés dans l’échec des utopies – on digère. Avec des renvois difficiles qui puent la rouge et la bière, la vodka pour les délicats… C’est dur le matin, tôt, cette leçon de courage.

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