jeudi, février 21, 2008

Des goûts sans couleur.

Ah merde ! Cent fois, mille fois je pourrais lancer ce mot à la face du monde actuel. Que je regarde des films de fictions, des enquêtes, des reportages, des documentaires récents ou anciens, c’est toujours la même saloperie humaine qui me saute à la gueule. Au Pakistan, en talibanistan, dans un pays où les hommes n’aiment que la guerre – comme les Américains, et tellement d’autres – ils ne vivent que pour cela. Pas besoin de police, d’Etat, de tribunaux, ils ont leurs lois personnelles, ils sont la police, le tribunal et le bourreau, tous individuellement. C’est ce que disait un barbu de 47 ans qui ajouta – l’hospitalité c’est comme ça, que tu sois un ami ou un ennemi je t’inviterai chez moi, pour boire et manger, mais si tu es un ennemi, je te raccompagnerai chez toi ensuite je te tue. C’est tout simple. Eh puis j’ai regardé une fiction, un polar et dès les premières scènes il y avait une femme couchée, très belle, qui disait : pourquoi tu ferme les rideaux, je ne crie pas si fort, qu’est-ce que tu fais ? Elle était couchée sur le dos, on ne voyait que ses yeux qui suivaient les gestes d’un homme que l’on ne voyait pas et puis… Mais qu’est-ce que tu fais !!! Alors la caméra passe par la fenêtre et l’on voit un bras et une main se lever avec un énorme couteau qui s’abat, puis gros plan sur la femme qui crie et le couteau qui se plante… J’ai horreur de ces scènes de merde, de cette minutie, de ce travail qui consiste exhiber l’ignominie des crimes contre les femmes. J’ai zappé sur planète, je suis tombé sur de Nuremberg à Nuremberg et bordel comme toujours je me suis mis à pleurer en revoyant des images que j’ai pourtant vues cent fois et qui étaient montrées à la brochette des quelques nazis supérieurs qui étaient là et qui feignaient de découvrir leurs propres atrocités, des salauds comme les autres qui disaient qu’ils ne savaient pas. Des innocents quoi, juste victimes de la vengeance des vainqueurs. Parce que les vainqueurs d’alors, ce sont eux qui, quelques années plus tard allaient massacrer en masse les Vietnamiens, les Nicaraguayens, les Chiliens, les Grenadiens, les Irakiens et tant d’autres dans le monde. Il n’y a rien de plus dégoûtant que d’être un homme. Tuer, massacrer, torturer, pour du fric, pour le pouvoir, afin aussi de croire un vrai homme – et ce sont tous de vrais hommes ! Aucun n’est inhumain. Ah si encore ils étaient inhumains ! On pourrait être sauvé ! Se regarder dans une glace sans y discerner cette horreur qui nous colle à la peau, cette puanteur de l’homme jamais assez avide de sang, de tripes, de pu, de charognes, Ah bordel il est beau ce dieu qui les a fait à son image ! Il n’y a pas de dieu créateur de l’homme, il n’y a que des hommes qui s’inventent dans l’innommable, l’atroce, ils ont inventé dieu pour se cacher derrière quelque chose… c’est pas nous, c’est pas moi, c’est dieu ! Tout ça est écrit depuis l’origine des temps ! Mon cul oui ! La seule histoire qui ait jamais été écrite l’est toujours par des hommes – même lorsque, avec leur prétention d’occuper le sommet de la création, ils vous font croire que ce qu’ils écrivent c’est encore dieu qui leur fait la dictée ! Lisez l’ancien testament… carnages et meurtres à chaque page et plus tard, le seul qui vous parle d’amour n’hésite pas à haïr père mère frères et sœurs, à maudire sans cesse… Comme je maudis moi aussi cette espèce qui doit être la plus abominable de tout l’univers. Il me parait de plus en plus impensable qu’il puisse exister dans tout l’univers une espèce intelligente plus ignoble, plus atroce que l’être humain, cette vermine qui croît et continue de se multiplier. Cioran a raison. Le Céline du Voyage aussi. Je n’ai plus de compassion pour les hommes. Ils ne sont même pas tragiques, justes abjects et méprisables. Bien sûr, je pourrais être un peu lyrique, un peu poète, même un tantinet tragique… j’ai plein de bouquins où puiser de belles phrases, de ces métaphores qui font mouche chez les gens délicats, lettrés, cultivés quoi… Mais là, en ce moment j’en ai rien à foutre de faire de la littérature. Je voudrais que les choses que je dis sur les hommes sentent la merde, le vomi, le cadavre et la putréfaction ! Je voudrais que ça vous fasse mal à la tête ! Que ça vous donne envie de gerber, de vous tuer.

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