vendredi, février 22, 2008

Le Temps perpétué.


Je me demande toujours pourquoi j’écris et comme ça me fait plaisir je me demande d’où ça vient ce plaisir sans bandaison, mais qui parle d’éjaculation ! La masturbation intellectuelle qui consiste à frotter les idées les unes contre les autres – encore faut-il que ce soit des pensées et non des pseudo pensées ce qui s’avère pour le moins délicat à définir comme pensées forcloses et prétentieuses – et à foutre sans scrupule ni copules toutes les poules et les œufs que charrient les flots à la cadence chachacha. Faut bien se lancer, oublier l’angoisse d’une idiosyncrasie petite bourgeoise, se lancer tel quel – Ah ! Ah ! Ah ! – en cet ersatz d’une société du spectacle qui investit subrepticement dans la culture, Organisée Grassement et Médiocrement dans le futur antérieur. Bande d’encultés ! Tout sauf jouir ! Frotter, limer, raser, s’exténuer, trier jeter, un coup de torchon par-ci au autre coup là, sans tête, sans rien, que du menu fretin jeté au firmament des baldaquins. Ça chauffe même pas, ça grince au mieux, au pieu comme la chèvre de monsieur Seguin. Tout le monde ne peut pas être Perec, fréquenter l’oulipo et les contraintes infernales – celles de Kant ou du Talmud. Quand je pense que Wittgenstein avait pour camarade Hitler à la réalshule de leur enfance ça me donne le vertige. Mes idées se brouillent, je m’embrouille. Wittgenstein disait qu’il était catholique et Hitler n’avait alors rien contre les juifs, le médecin de famille d’Hitler était juif, c’est lui qui, dit-on, soigna sa mère qui mourut d’un cancer du sein – ça devait être le sein gauche et le cancer devait être dans son cœur. Il y a là comme une image insoutenable, floue, une représentation anachronique des déboires des organes. Mais comme on dit, tous les enfants naissent innocents, c’est pourquoi ils sont sur scène et sur les écrans avant même d’être totalement parce que sans doute tous les coupables doivent savoir que l’être en général n’est jamais fini dans sa finitude, toujours dans une sorte de work in progres versus Thanatos. Pas moyen d’échapper au scandale ! Parce que tout spectacle est scandaleux !

Il y a plus de soixante ans ma mère m’a chié en criant dans un cul de basse-fosse de merde – les hommes comme à leur habitude s’entre-tuaient jusqu’à l’horizon de notre pensée du monde parce que le spectacle de la mort les fascine, les excite, les fait bander à mort pour qu’ils puissent violer sans viagra et sans visage. Les cadavres de leurs victimes en tas inouïs devaient être poussés à coup de pelles mécaniques – les japonais ici et là grâce au progrès avaient été incinérés d’emblée, dispersés, évaporés, sans même apporter quoi que ce soit au laboratoire de la vie qui est, comme chacun sait, le fumier sur lequel s’élèvent toutes les civilisations.

.............................................C’est pourquoi j’écris comme je chie – je pousse tout hors de moi, véritable usine d’incinération… Est-ce que je brûle ?


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